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Une Victoire Historique : Toutes les Femmes Afghanes Maintenant Éligibles au Statut de Réfugiée en Europe

2024-10-04

Une décision révolutionnaire a été prise par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) : toutes les femmes afghanes peuvent obtenir l'asile sur la seule base de leur sexe et de leur nationalité. Cette annonce, faite le 4 octobre, est une réponse significative aux injustices dont ces femmes sont victimes sous le régime oppressif des talibans.

Le jugement souligne que les autorités européennes n'ont pas besoin de prouver spécifiquement que chaque femme risque des persécutions à son retour en Afghanistan. « La seule prise en considération de sa nationalité et de son sexe est suffisante », a déclaré la CJUE, reconnaissant clairement les discriminations systémiques pesant sur les femmes dans le pays.

Les actes tel que le mariage forcé ou la violence domestique sont désormais reconnus comme des persécutions. La Cour a également mentionné que l'application systématique de politiques discriminatoires a pour effet de "nier, de manière flagrante, les droits fondamentaux" des femmes afghanes, un constat alarmant qui interpelle la communauté internationale.

Bien que les États membres de l'UE conservent le pouvoir de décider de l'octroi ou non de l'asile, cette décision de la CJUE souligne l'importance de créer des précédents juridiques pour la protection des réfugiés.

De plus, des pays comme la Suède, la Finlande et le Danemark ont déjà mis en œuvre cette décision, accordant le statut de réfugié aux femmes afghanes. En France, la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) avait précédemment estimé que « l'ensemble des femmes afghanes » devaient être reconnues comme un groupe social vulnérable. En effet, l'Afghanistan est la première nationalité parmi les demandeurs d'asile en France, avec 17 103 nouvelles demandes en 2022, représentant 15 % du total des demandes.

Sous le régime des talibans, les droits des femmes ont été gravement restreints. Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les normes appliquées révèlent une forme d'apartheid de genre, tel que qualifié par l'ONU. Les Afghanes font face à des interdictions sévères, telles que l'interdiction d'étudier au-delà du primaire, de fréquenter des parcs, des salles de sport, et d'accéder à des salons de beauté, sans mentionner les restrictions sur leurs déplacements et l'impossibilité de s'exprimer publiquement.

Cette décision de la CJUE pourrait être le début d'un changement décisif pour des milliers de femmes en Afghanistan, leur offrant un espoir tangible d'échapper aux violences et aux discriminations quotidiennes. Le monde observe, et il est impératif que l'UE prenne toutes les mesures nécessaires pour protéger ces femmes qui méritent sécurité et dignité.