Quand l'entretien des routes devient un casse-tête financier

L'Association des maires de France (AMF) tire la sonnette d'alarme sur l'état catastrophique des routes françaises. Avec 717 000 kilomètres de routes sous leur responsabilité, les communes se retrouvent à court de moyens pour assurer leur entretien, surtout face à la montée des coûts causée par le dérèglement climatique.

Un réseau routier négligé au profit des autoroutes

Alors que l'État ne gère que 11 000 km d'autoroutes, représentant à peine 1% du réseau routier, il empoche annuellement environ 45 milliards d'euros grâce aux recettes générées par l'utilisation des routes. Frédéric Cuillerier, co-président de la commission Transports de l'AMF, dénonce un "déséquilibre flagrant" qui privilégie les autoroutes au détriment des routes locales essentielles.

Ponts en péril et infrastructures en détresse

En plus des routes, les communes sont responsables de plus de 120 000 ponts, dont 30% nécessitent des travaux urgents. Cela souligne l'ampleur de la crise : des infrastructures vitales en danger, faute de financements adéquats.

Des miettes pour des besoins colossaux

Malgré des coûts d'entretien faramineux, l'État ne reverse qu'un pauvre milliard d'euros par an aux communes pour ce faire. L'AMF qualifie cette somme de "miettes", peu de choses face aux demandes croissantes des municipalités qui peinent à entretenir leurs voiries.

Plaidoyer pour un modèle de financement équitable

À l'approche d'une conférence cruciale sur le financement des mobilités, prévue le 5 mai à Marseille, l'AMF appelle à un changement radical. Elle propose de réaffecter une part des recettes routières directement aux communes et de faire en sorte qu'une partie des amendes de la police municipale leur soit également redistribuée. Un appel pressant pour réparer une situation alarmante et assurer la sécurité de tous sur les routes françaises.