Monde

USAID : Comment la décision de Trump transforme les projets humanitaires au monde

2025-04-22

Auteur: Pierre

Le choc mondial des coupes budgétaires américaines

Dix millions de dollars supprimés pour un programme de sécurité alimentaire à Madagascar, 33 millions retirés au soutien des droits des personnes LGBT au Kenya, en Colombie et au Bangladesh, sans oublier la suspension du financement de la santé à Gaza... En moins de trois mois, l'administration Trump a provoqué un tumulte mondial en démantelant l'USAID, l'Agence des États-Unis pour le développement international, principale source d'aide humanitaire à l'échelle mondiale.

Dès son entrée en fonction le 20 janvier, Donald Trump a imposé un gel de 90 jours sur les financements de l'agence, justifiant cette mesure par un audit de conformité avec une nouvelle ligne politique ultraconservatrice. Fin mars, Marco Rubio annonçait la suppression de 83% des programmes, accompagnée de licenciements massifs de personnel.

Des conséquences désastreuses pour l'humanitaire

Pour de nombreux intervenants humanitaires, cette décision est catastrophique. Un représentant du Programme alimentaire mondial de l'ONU a déclaré que c'était "une peine de mort pour des millions de personnes". La communauté internationale a du mal à mesurer l'étendue des dégâts, certains experts craignant un retour en arrière de deux décennies dans la lutte contre des maladies comme le VIH.

Une diminution budgétaire affolante

L'USAID, qui a longtemps été un pilier de la solidarité internationale avec un budget de 42 milliards de dollars en 2023, pourrait ne disposer que de 9 milliards en 2025, une réduction de près de 30 milliards, avec des coupes brutales visant des projets cruciaux.

Des acteurs humanitaires soulignent que cette réduction est sans précédent et s'inscrit dans la doctrine "America First" de Trump, qui a souvent critiqué l'agence pour soi-disant détourner les fonds des contribuables.

Impact sur les ONG et les projets locaux

À l'échelle mondiale, environ 5 000 projets sont concernés, dont 2 000 à destination d'entreprises. Près de 900 ONG sont directement affectées, leurs financements étant souvent gelés ou annulés. Des organisations telles que Gavi, le Secours catholique américain et l'OMS subissent des pertes de financements massives.

En Afrique, des pays comme la République Démocratique du Congo et l'Éthiopie voient leurs projets suspendus, aggravant des crises humanitaires déjà critiques.

Des défis au sein des projets humanitaires

Les ONG tentent de faire face, mais les coupes rendent les opérations de secours de plus en plus difficile. Action contre la Faim (ACF) peine à maintenir ses activités face aux promesses de remboursements non tenues, tandis que dans la RDC, la mortalité infantile augmente et les équipes se retrouvent contraintes de refuser des patients.

Un futur incertain pour l'aide internationale

Le départ de l'USAID laisse un vide amer que peu de bailleurs de fonds peuvent combler. Alors que les États-Unis restent le plus grand investisseur en aide humanitaire, d'autres pays réduisent également leurs contributions. La Norvège a bien tenté de combler ce vide, mais seule une petite portion de fonds a été débloquée.

Pour les ONG, la recherche de nouveaux investisseurs est devenue une lutte quotidienne, en somme, une bataille pour la survie dans un paysage humanitaire en pleine mutation. Le manque de confiance et d'engagement financiers complique encore la possibilité de répondre aux urgences humanitaires.