Monde

Vague de licenciements et restructuration massive du ministère de la Santé américain

2025-03-27

Auteur: Sophie

Le ministre de la Santé américain, Robert Kennedy Jr, a annoncé une réforme radicale de son ministères, qui se traduira par la suppression de près d'un quart de ses effectifs, avec environ 10 000 licenciements.

Cette décision survient alors que les États-Unis sont confrontés à une crise sanitaire majeure, marquée par le retour inquiétant de la rougeole, une maladie très contagieuse qui a déjà touché plus de 380 personnes et causé deux décès, les premiers en une décennie. Ce contexte alarmant rend la restructuration encore plus controversée.

Selon le plan annoncé, environ 10 000 personnes seront immédiatement affectées par des licenciements, tandis qu'un autre millier de postes seront supprimés à travers des départs volontaires ou des retraites anticipées. Cette réorganisation fera passer le nombre d’employés du ministère de 82 000 à 62 000, un changement sans précédent qui aura des conséquences sur divers services, y compris ceux dédiés à la réponse aux épidémies et à l'approbation de nouveaux médicaments.

Cette restructuration fait partie d'une série de coupes annoncées par le gouvernement, qui, depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, a déjà effectué de nombreux licenciements contestés. La nouvelle organisation du ministère passera de 28 départements à 15, et la moitié de ses bureaux régionaux seront fermés.

Kennedy Jr s'est engagé à réaliser des économies d'environ 1,8 milliard de dollars par an, ce qui ne représente qu'un faible pourcentage du budget total du ministère. Selon ses dires, cette réforme permettrait de recentrer les efforts sur des priorités telles que la lutte contre les maladies chroniques, en promouvant une alimentation plus saine et un environnement exempt de toxines.

Cependant, ces mesures ont suscité l'indignation de plusieurs responsables politiques. Le sénateur Bernie Sanders a vivement critiqué cette approche, affirmant qu'elle nuira à la santé des Américains au lieu de l'améliorer. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a également exprimé ses préoccupations, notamment face aux suppressions de postes au sein d'agences clés comme Medicare et Medicaid, qu'il a qualifiées d'attaque contre les familles.

Kennedy Jr, un ancien avocat en droit de l'environnement, est à la tête d'un mouvement, "Make America Healthy Again", qui vise à améliorer la santé publique. Cependant, sa nomination a été controversée, notamment en raison de ses positions antivaccins et de ses déclarations récentes minimisant l'importance de la crise de la rougeole.

L'inquiétude grandit également parmi les experts scientifiques, qui craignent que ces décisions ne compromettent la recherche et la surveillance des maladies infectieuses. La professeure d'épidémiologie à l'université Brown, Jennifer Nuzzo, a récemment souligné l'urgence d'une vigilance accrue quant aux menaces de nouvelles pandémies, en particulier avec la prolifération de la grippe aviaire.

La lutte contre la rougeole et d'autres maladies évitables est plus que jamais un enjeu de santé publique, et la manière dont le ministère s'y prendra avec des effectifs réduits reste à voir.