
Vanguard 1 : le plus ancien satellite en orbite sur le point de revenir sur Terre
2025-04-06
Auteur: Jean
En 1957, l'Union soviétique a marqué l'histoire en lançant Spoutnik 1, le tout premier satellite artificiel. Un an plus tard, les États-Unis ont répondu avec Explorer 1, et en 1958, Vanguard 1 a pris son envol, devenant le premier satellite à générer de l'électricité grâce à six petites cellules solaires. À la différence de ses prédécesseurs, Vanguard 1 n'a jamais cessé de naviguer dans l'espace. Soixante-sept ans plus tard, il continue son orbite, même s'il est considéré comme inactif depuis 1964.
Lors d'une récente conférence parrainée par l'American Institute of Aeronautics and Astronautics, des ingénieurs et historiens ont proposé pour la première fois une mission pour récupérer Vanguard 1 et le ramener sur Terre. Cette initiative vise à étudier les matériaux et composants du satellite qui ont été exposés au vide spatial et aux radiations pendant des décennies. Tandis que Spoutnik 1 n'a tenu que trois mois en orbite et Explorer 1 douze ans, Vanguard 1 représente une opportunité unique d'en apprendre davantage sur l'histoire de l'aérospatial.
Actuellement, on sait que ce satellite évolue sur une orbite elliptique, avec un périgée d'environ 660 kilomètres et un apogée de 3 822 kilomètres. Grâce à des capteurs à haute résolution, il serait possible d'approcher Vanguard 1 à distance pour réaliser des clichés détaillés de son état. Matt Bille, analyste aérospatial chez Booz Allen, a souligné qu'un tel examen serait réalisable, mais que l'investissement devrait être justifié.
Les recherches sur la mission de récupération se concentrent sur la possibilité de réduire sa trajectoire vers l'orbite basse ou même de l'acheminer vers la Station spatiale internationale, si cette dernière est toujours opérationnelle. Si l'état de Vanguard 1 le permet, le financement pour son rapatriement pourrait être assuré par des investisseurs philanthropes ou des entreprises spatiales souhaitant démontrer leurs capacités de repositionnement orbital.
Un précédent inspirant est la mission de 2013 dirigée par Jeff Bezos, fondateur d'Amazon et de Blue Origin, visant à récupérer des pièces de moteurs de la fusée Saturn V au fond de l'Atlantique. Cela démontre l'intérêt croissant pour la récupération d'objets historiques dans l'espace.
Vanguard 1, mesurant seulement 15 centimètres et pesant 1,46 kg, est vulnerable en raison de sa petite taille et de son histoire. À l'aspect d'une sphère en aluminium, il possède une antenne de 91 cm nécessitant des précautions extrêmes lors de sa manipulation.
Cette initiative représente une occasion d'apprentissage sans précédent pour les ingénieurs en matériaux et les historiens. L'analyse de Vanguard 1 pourrait fournir des informations inédites sur les effets des radiations et de l'exposition spatiale à long terme sur les matériaux. Bien que d'autres objets puissent susciter de l'intérêt, tel que Voyager 1 et 2, il est important de noter que ces sondes, se trouvant dans l'espace interstellaire après près de 50 ans de voyage, ne peuvent être récupérées. Vanguard 1 pourrait ainsi devenir un véritable trésor pour la communauté scientifique, révélant des secrets de l'ère spatiale.