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Vendée Globe 2024 : Plongée dans la préparation mentale des skippeurs

2024-11-09

Auteur: Pierre

Le Vendée Globe est souvent décrit comme l'Everest des mers, une épreuve qui pousse les limites psychologiques et physiques des skippeurs. Lors de chaque édition, près de la moitié des participants abandonnent, prouvant ainsi l'intensité de ce défi de navigation en solitaire. Jérémie Beyou, qui se prépare pour son cinquième Vendée Globe, souligne qu'il s'agit d'une course nécessitant une préparation mentale exceptionnelle. "La mer est un environnement hostile, et être seul pendant aussi longtemps peut broyer même les plus solides marins", explique-t-il.

Pour se préparer à cette aventure unique, les skippeurs adoptent diverses méthodes de préparation mentale. Jean Le Cam, vétéran de la compétition, préfère se concentrer sur la connaissance de son bateau et passer du temps sur le terrain plutôt que de recourir à des techniques psychologiques. D'un autre côté, Violette Dorange, la benjamine de l'édition, a commencé sa préparation mentale dès son plus jeune âge. Elle travaille avec un coach pour gérer son stress, ses émotions et améliorer sa confiance en elle.

La sophrologie et la visualisation sont des outils clés dans la préparation de certains marins. Violette décrit des exercices de trois mois pour se familiariser avec la gestion du temps et des émotions, afin de mieux appréhender les défis à venir. "Apprendre à dédramatiser est essentiel pour gérer le stress et l'incertitude en mer", affirme-t-elle.

Jérémie Beyou témoigne également de l'importance d'une bonne préparation mentale. Après une expérience difficile en 2020, où il a dû rentrer au port pour réparer son bateau, il a constaté que le travail avec sa psychologue l'avait aidé à retrouver la motivation et la force nécessaire pour continuer la course. "Le mental joue un rôle crucial; c'est ce qui me permet de garder le bon cap, même dans des moments éprouvants."

Charlie Dalin, qui a terminé deuxième lors du dernier Vendée Globe, illustre la gestion des émotions exacerbées durant la course. Il raconte comment il a dû apprendre à naviguer entre euphorie et découragement, une variation émotionnelle intense unique à cette compétition. "Il n'y a pas d'entraîneurs ou de supporters pour vous remotiver à chaque instant", explique-t-il, soulignant l'isolement des navigateurs en mer.

Eric Bellion, participant pour la deuxième fois, met l'accent sur l'importance de travailler sur ses motivations personnelles. En l'absence de pression extérieure, il a appris à assumer son rôle de compétiteur et a préparé divers scénarios pour faire face aux imprévus. Son coach, Gérard Vaillant, insiste sur l'importance de discuter des émotions et de pratiquer des techniques comme la cohérence cardiaque pour mieux gérer le stress.

Louis Burton, quant à lui, a récemment découvert la valeur de la préparation mentale après avoir sous-estimé son impact lors de sa première participation. Sa récente immersion au sein du Raid, un exercice d'entraînement intense, lui a ouvert les yeux sur l'importance de la résistance mentale. "J'ai réalisé qu'il fallait être préparé à toutes les situations, même les plus extrêmes", dit-il, faisant écho à l'importance d'une préparation rigoureuse.

Enfin, la gestion des émotions ne s'arrête pas à la ligne d'arrivée. Les skippeurs doivent également se préparer à l'éventualité du 'Vendée blues', une dépression post-course qui peut survenir après des mois de solitude et de pression. La préparation mentale est donc désormais essentielle et ne peut plus être considérée comme une option pour ces navigateurs d'élite qui osent s'aventurer sur les mers du globe.