Nation

Viols de Mazan : des roses et une vague d'émotion en soutien à Gisèle Pelicot lors de la marche blanche ce samedi

2024-10-05

Mazan, cette commune du Vaucluse, est au cœur d'un événement tragique qui a marqué les esprits. Gisèle Pelicot, septuagénaire courageuse, a révélé avoir été droguée et violée pendant des années par son mari ainsi que par des dizaines d'inconnus qu'il recrutait sur Internet. Ces actes horribles sont actuellement jugés à la cour criminelle d’Avignon, un procès qui a débuté le 2 septembre.

Ce samedi, des centaines de personnes, réunies pour une marche blanche, ont voulu montrer leur soutien à Gisèle et toutes les victimes de violences. "On enlève les lunettes les filles, on n'est pas là pour se cacher", lance une manifestante, encourageant les femmes à se montrer fièrement. En tête de cortège, de nombreuses femmes, ayant elles aussi été victimes de violences, participent à cette marche, illuminée par les couleurs d'automne.

"C'est la première fois que je manifeste, je trouve ça normal de le faire pour une femme et pour mon vécu", déclare Catherine Borel, 69 ans, visiblement émue. Son témoignage rappelle combien il est essentiel d'oser parler des violences subies.

Josiane Dolce, 73 ans, aux cheveux roux comme ceux de Gisèle, partage également son expérience, reconnaissant que les blessures psychologiques demeurent présentes. "Les violence psychologiques sont toujours là. Même après tant d’années, on vit avec”, confie-t-elle.

Les participantes à la marche incitent toutes les femmes à sortir de l'ombre. "S'il y a des femmes qui sont dans le même cas, osez le dire!", appellent-elles, renforçant l'idée que la solidarité est essentielle dans ce combat.

Sur le procès dit des "viol de Mazan", qui implique 51 accusés, chacune a son opinion. "Ce n'est pas le procès de tous les hommes mais de certains hommes", explique Josiane, qui n’a pas souhaité assister aux audiences, par crainte des vidéos montrant des moments traumas.

La marche, empreinte de roses blanches, symbolise l'espoir et la résilience. Les pancartes brandies par les participants témoignent de la colère et de la nécessité de changement. Une jeune femme parmi la foule porte une pancarte : "Les victimes sont broyées par la justice", illustrant les défis que rencontrent celles qui osent parler.

Ce rassemblement n’est pas qu’une simple manifestation; c'est un appel à la justice, une demande de changement pour que de telles atrocités ne se reproduisent plus jamais. Gisèle Pelicot et toutes les victimes d'abus méritent d’être entendues et reconnues, et cette marche est un puissant symbole de leur lutte.