Affaires

Volkswagen abandonne le Xinjiang : quel avenir pour ses opérations en Chine ?

2024-11-28

Auteur: Pierre

Volkswagen a récemment fait un grand pas en arrière en annonçant la vente de son usine d'Urumqi, au Xinjiang, ainsi qu'une piste d'essai de véhicules située à proximité. Ce changement, annoncé le 27 novembre, met en lumière les conséquences croissantes de la répression sévère de la minorité ouïgoure, dont les droits ont été gravement compromis dans cette région. L'usine, ouverte en 2013 en partenariat avec le groupe SAIC, a longtemps été un symbole des ambitions de Volkswagen en Chine.

Depuis la création de camps de rééducation en 2016, où environ un million de Ouïgours et d'autres minorités musulmanes ont été internés, la justification d'une présence industrielle en Chine est devenue de plus en plus problématique pour les marques occidentales. Le travail forcé étant largement rapporté dans ces installations, Volkswagen a dû faire face à des critiques croissantes de la part d'organisations de défense des droits de l'homme ainsi que de la diaspora ouïgoure.

En 2019, l'usine d'Urumqi a cessé l'assemblage de véhicules pour se concentrer uniquement sur des tests techniques, et le personnel a été drastiquement réduit, passant de 650 à 197 employés. Une enquête a également révélé que durant cette période, des accords d'entraînement militaire avaient été mis en place, transformant l'usine en un espace où les travailleurs étaient soumis à un endoctrinement idéologique.

Les pratiques inquiétantes autour de l'implication de Volkswagen au Xinjiang ne se limitent pas aux règles de travail. En février 2024, la révélation d'Adrian Zenz, un chercheur spécialisé dans la situation au Xinjiang, a mis en lumière la manipulation des statistiques relatives à la pauvreté dans la région, suggérant que les transferts de Ouïgours vers les chantiers de construction n'étaient qu'un écran de fumée derrière une opération d'éradication des droits humains.

Alors que Volkswagen cherche à se distancier de cette crise éthique, la question se pose : peut-elle vraiment se reconstruire une image tout en accusant une telle pression ? Beaucoup se demandent quel sera l'avenir des opérations de la marque dans un marché aussi vital que la Chine, face à la montée de la sensibilité autour des questions de droits de l'homme.