TÉMOIGNAGE RMC. À Marseille, un tragique événement a secoué la ville lorsqu'un adolescent de seulement 14 ans a été recruté sur les réseaux sociaux pour mener à bien un meurtre. Soupçonné d’avoir abattu à bout portant un chauffeur de VTC, qui ne soutenait aucun trafic de drogue, ce jeune garçon a été placé en détention provisoire. Les autorités et les médias s'interrogent : comment un enfant en arrive-t-il à commettre un acte aussi violent ?

Quatre jours après l'assassinat qui a choqué la région, le drame prend des proportions alarmantes. Cet adolescent, apparemment payé pour éliminer une cible liée aux drogues, semble avoir paniqué lorsqu'il a été confronté à sa victime, perdant son sang-froid avant de tirer.

Considéré comme déjà connu des services de justice, le jeune suspect avait fait une apparition en détention quelques mois auparavant. RMC a pu recueillir le témoignage de Max, un surveillant pénitentiaire qui a observé ce jeune au sein de l’établissement. Il décrit un jeune homme fragile et vulnérable : "Quand il est arrivé, il était complètement paumé. Dans son regard, il était presque craintif. C’était un enfant, tout petit, frêle. Un petit garçon."

"Ils tuent pour l'argent"

Max souligne l'importance de l'influence des pairs dans la vie de ce jeune. Avec des parents déjà en prison, il indique que l’éducation de l’enfant était principalement façonnée par la rue. "Peut-être qu’il aurait été opportun de le suivre un peu plus. À 14 ans, on se dit qu’on pourrait l’arracher au système", mentionne-t-il.

Cette évolution tragique, bien que déconcertante, n’est pas forcément surprenante pour Max, qui observe quotidiennement l’incarcération de jeunes de plus en plus impliqués dans des actes criminels pour de l’argent, perdant de vue la valeur de la vie humaine.

"Ils tuent et ils ne se rendent même pas compte qu’ils ont tué quelqu’un. À 18 ans, ils ont déjà tué plusieurs fois", explique-t-il avec un ton lourd de tristesse. Le phénomène alarmant de la violence juvénile semble s'intensifier, suggérant des racines profondes de désespoir et d'influence toxique.

"C’est l’appât du gain, ils tuent pour l’argent. Ce n’est pas une science-fiction, c’est la réalité. Il faut vraiment avoir peur pour notre société", conclut-il, exprimant une inquiétude croissante face à la montée de la délinquance juvénile à Marseille et ailleurs.

Alors que le débat sur la prévention du crime et les mesures à prendre pour protéger les jeunes de telles dérives s’intensifie, cette affaire tragique met en lumière des enjeux sociaux profondément enracinés. Les questions demeurent : que faire pour éviter que de jeunes innocents ne deviennent des criminels ? Comment réintégrer ces enfants dans la société avant qu'il ne soit trop tard ?