Dans son dernier livre, intitulé « Où va notre argent ? » (L’Observatoire, 2023), Agnès Verdier-Molinié dépeint une situation alarmante pour l'industrie automobile européenne. Elle décrit un véritable massacre prémédité, orchestré avec la complicité de nos gouvernements et des institutions européennes. Ce déclin de notre industrie automobile semble déconnecté des réalités de la vie quotidienne des Français, laissant entrevoir un désastre imminent.

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, avec la menace d’un droit de douane supplémentaire de 10 % sur l’importation de véhicules européens, devrait nous réveiller et inciter à une révision urgente des règles en vigueur, tant au niveau européen que national. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis octobre 2023, les ventes de véhicules neufs ont chuté de 11 %, tandis que celles des véhicules électriques plongent de 18 %. Les consommateurs sont désorientés, incapables de se décider sur le type de véhicule à acquérir, ce qui a pour effet d’engendrer un blocage total du marché.

À un moment où l'Europe possède l'une des industries automobiles les plus performantes au monde, dotée de technologies de pointe et de moteurs de qualité, il est paradoxal de voir la mise en place de règles aussi contraignantes, et ce, en comparaison des normes plus souples appliquées aux États-Unis. Cette situation soulève de nombreuses interrogations sur la stratégie de l'Europe en matière d'innovation et de compétitivité.

Au lieu d'encourager nos constructeurs, nous assistons à une véritable auto-sabotage. Les entreprises européennes doivent faire face à une concurrence internationale accrue, tout en étant bridées par des réglementations qui étouffent leur croissance.

Il est impératif que les décideurs prennent conscience de l’enjeu et travaillent à redéfinir les priorités pour non seulement protéger notre industrie, mais aussi pour garantir l'avenir de l'emploi dans ce secteur crucial.