Nation

Agression du rabbin d'Orléans : LFI répond aux accusations d'antisémite et dénonce le RN

2025-03-24

Auteur: Marie

POLITIQUE

Deux semaines après la polémique suscitée par une affiche sur Cyril Hanouna, La France Insoumise (LFI) se retrouve une nouvelle fois sous le feu des critiques concernant des accusations d'antisémitisme. L'agression du rabbin d'Orléans, survenue le samedi 22 mars, en plein jour et devant son fils, offre une tribune à certains membres de la classe politique pour cibler le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a qualifié cette situation d'« antisémite d'atmosphère », invoquant l'influence des mouvements d'extrême gauche. De son côté, Manuel Valls, ministre des Outre-Mer, a également stigmatisé ce qu'il appelle un « antisémite de salon » qui émanerait « d'abord » de l'extrême gauche et d'une frange de la gauche, notamment du NPA et de LFI.

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), a accusé LFI de créer une « cible dans le dos de nos compatriotes juifs » et a vu dans l'agression à Orléans une des conséquences déplorables de cette situation. Jordan Bardella, également du RN, a employé le même terme d'« antisémite d'atmosphère » et a reproché à LFI de « sombrer dans l'indignité ».

Ces accusations vont au-delà du domaine politique, avec le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui réclame une « responsabilité écrasante » de LFI dans la montée de l'antisémitisme, affirmant que des signes de connivence envoient un message d'impunité à certains individus.

La réponse de LFI a été rapide, avec des membres du parti s'exprimant sur les réseaux sociaux. Mathilde Panot, présidente du groupe de députés LFI à l'Assemblée, a d'abord rétorqué que Marine Le Pen était « totalement discréditée » pour faire la leçon sur l'antisémitisme et a rappelé son passé familial controversé. Elle a souligné la présence en France d'un « poison antisémite et islamophobe » qui tend à diviser le peuple français.

Manuel Bompard a également pris la parole pour rappeler l'historique du RN, parti « fondé par des collabos », et a dénoncé le député RN Frédéric Boccaletti pour avoir vendu des livres antisémites dans les années 90. Il a mis en lumière le fait que les données montrent une prévalence de l'antisémitisme davantage à droite qu'à gauche. Tout en réaffirmant sa solidarité envers le rabbin d'Orléans, Bompard a critiqué les tentatives de récupération politique, notamment celles de Bruno Retailleau, jugeant cela indécent.

En outre, des élus de LFI ont ressorti des dossiers des dernières législatives, illustrant le passé problématique de certains candidats du RN, allant des provocations antisémites aux discours xénophobes. Cette dynamique de détournement des faits souligne une escalade des tensions autour du débat sur l'antisémitisme en France, alors que plusieurs marches prévues pour dénoncer le racisme se profilent à l'horizon.