Amnesty International met en lumière les violations des droits humains chez les fabricants de véhicules électriques
2024-11-26
Auteur: Sophie
En octobre dernier, Amnesty International a publié un rapport intitulé « Recharge for Rights », qui soulève des préoccupations majeures concernant le respect des droits humains dans la fabrication des véhicules électriques (VE). Le rapport, qui a été largement relayé par les médias, souligne que les violations les plus graves des droits humains surviennent principalement lors de l'extraction des matières premières nécessaires à la production de moteurs et de batteries, notamment le lithium, le nickel et le cobalt.
Amnesty International met particulièrement en avant les mines de cobalt, et révèle que la République démocratique du Congo, qui produit 25 % du cobalt mondial, est un lieu où les droits des travailleurs sont souvent bafoués. De plus, il a été constaté que de nombreux mineurs sont des enfants, ce qui exacerbe la gravité de la situation.
Le rapport d'Amnesty révèle des résultats préoccupants, avec BYD, le premier constructeur mondial de véhicules électriques, occupant la dernière place avec un score alarmant de 11 sur 90. Ce constructeur a refusé de divulguer l'origine de son cobalt, ce qui soulève des questions sur son engagement envers des pratiques éthiques. D'autres marques, comme Mitsubishi et Hyundai, s'en sortent à peine mieux avec des scores de 13 et 21 points respectivement. En revanche, les marques qui se distinguent par la transparence de leur chaîne d'approvisionnement sont Mercedes et Tesla, avec respectivement 51 et 49 points.
Cependant, même ces scores ne sont pas satisfaisants pour Amnesty, qui souligne qu'un score minimal de 68 sur 90 serait nécessaire pour qu'une marque soit considérée comme véritablement engagée à respecter les droits humains dans ses pratiques de fabrication. L'organisation appelle donc les fabricants à améliorer leurs pratiques et salue les initiatives de l'Union européenne qui, dans un avenir proche, conditionneront les aides accordées aux véhicules électriques à la traçabilité des batteries.
Il est crucial que les consommateurs prennent conscience de ces enjeux avant d'acheter un véhicule électrique, car chaque choix a des conséquences. Mais la question demeure : les grandes marques de l'automobile seront-elles prêtes à répondre aux exigences éthiques ? Cette enquête d'Amnesty International devrait inciter les marques à agir pour ne pas se retrouver dans l’œil du cyclone de l'opinion publique.