Sports

Après quatre années de turbulences, l'escrime française se prépare à un renouveau

2024-10-09

Auteur: Louis

L'escrime française, autrefois un des fleurons du sport national, a traversé une période de crises et de déchirements au cours des quatre dernières années. Sous la présidence de Bruno Gares, élu en 2020, la Fédération Française d'Escrime (FFE) a connu une gouvernance chaotique, marquée par des querelles internes dévastatrices et un déséquilibre financier inquiétant. Cumulant tensions et rivalités, la fédération se trouvait à un tournant critique, à quelques mois des Jeux Olympiques de Paris.

Heureusement, malgré cette tempête administrative, les résultats des tireurs français aux JO ont été positifs : avec sept médailles, dont un titre, l'escrime a su maintenir son rang en tant que principal pourvoyeur de médailles olympiques pour la France. Rémy Delhomme, ancien membre de l'équipe de France d'épée, souligne : « On a réussi à se ressaisir, mais ces dernières années ont été marquées par une désorganisation regrettable. Les Jeux nous ont permis de redresser notre image in extremis. »

À présent, Rémy Delhomme se lance dans la course à la présidence de la FFE, se mesurant à Timothée Boudhil, alors que la présidente sortante, Brigitte Saint-Bonnet, n’a pas souhaité se représenter. Le scrutin, qui se tiendra électroniquement le 9 octobre, marque une première pour la fédération et sera suivi d'une assemblée générale pour valider les résultats.

"Un petit sport, mais avec une grande communauté"

Les deux candidats s'accordent sur la nécessité d'un changement et d'une stabilisation au sein de la FFE. Rémy Delhomme se présente comme l'homme des compétences, tandis que Timothée Boudhil met en avant ses visions innovantes. Bien que leurs idées semblent compatibles, leurs parcours sont très différents.

À 56 ans, Rémy Delhomme est un ancien escrimeur et maître d’armes, bien connu pour son engagement dans le sport. En parallèle de sa carrière dans l'ingénierie chez EDF, il entraîne à haut niveau l'épéiste vice-championne olympique Auriane Mallo-Breton, qui le soutient dans sa candidature.

D'un autre côté, Timothée Boudhil, 31 ans, est en quête de reconnaissance. Il a décidé d'effectuer un tour de France en minibus pendant 28 jours pour se rapprocher des clubs et des responsables électoraux. Bien que moins connu, il est actif depuis quatre ans à la tête du club d'escrime de l'Université de Strasbourg et a consacré les deux dernières années à la commission épée féminine de la FFE.

À l'approche des élections, ce changement de leadership pourrait marquer un tournant pour l'escrime française. Avec cette nouvelle direction, les passionnés du sport espèrent vivre un renouveau et une stabilité qui permettra à la FFE de redresser son image et de regagner sa place sur la scène sportive internationale.