
Attaques contre la recherche aux États-Unis : Un danger imminent pour le climat, avertit François Gemenne
2025-03-22
Auteur: Julie
Les inquiétudes grandissent en Europe face aux attaques visant les chercheurs aux États-Unis, surtout dans le secteur de la recherche climatique. En tant qu'acteur clé dans la collecte de données sur le climat, les États-Unis sont désormais à un tournant critique qui pourrait les éloigner de ce domaine vital pour l'avenir de notre planète. Les conséquences de cette situation pourraient perdurer pendant de nombreuses années, car les États-Unis ont été historiquement l'un des principaux contributeurs à la recherche climatique dans divers secteurs.
Les Coups durs à la recherche à long terme
Investir dans la recherche scientifique nécessite un engagement à long terme, mais les coupures budgétaires et les restrictions sur certaines thématiques mettent en péril cet investissement essentiel. Les doctorants font face à des obstacles croissants pour entreprendre des travaux sur le changement climatique. En particulier, les étudiants internationaux pourraient être dissuadés de s'inscrire dans ces filières, menant à la fermeture de laboratoires et à la disparition de disciplines essentielles. Des universités prestigieuses, telles que Columbia et Harvard, déjà confrontées à des incertitudes financières, risquent de perdre leur attrait pour les chercheurs et les étudiants.
Le GIEC dans l'incertitude : un signal d'alarme pour la science
L'absence de chercheurs américains dans le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) soulève de sérieuses préoccupations. Le retrait des États-Unis a été largement remarqué lors de la dernière réunion du GIEC tenue en Chine. Plus inquiétant encore, le gouvernement a empêché la co-présidente du Groupe 3, Katharine Calvin, de participer à cet évènement. Ancienne directrice scientifique de la NASA, son renvoi soulève des doutes quant à la participation des chercheurs américains, ce qui pourrait porter atteinte à la légitimité des rapports climatiques mondiaux.
Les conséquences sur la crédibilité des rapports du GIEC
Les États-Unis ont toujours joué un rôle fédérateur dans la rédaction des rapports du GIEC, représentant environ 10 % des auteurs lors du sixième rapport d’évaluation, ce qui équivaut à 74 experts. La carence de contributions des chercheurs américains dans le prochain rapport pourrait affaiblir le fondement scientifique et la crédibilité du GIEC. Si cette situation persiste, on pourrait voir un effritement de l’autorité scientifique de ces rapports décisifs, impactant les négociations climatiques internationales qui reposent sur des données fiables et consensuelles.
Vers une fragmentation de la coopération internationale
Le GIEC fonctionne sur un modèle intergouvernemental, où la représentation de chaque pays est cruciale pour garantir l'acceptation des rapports. Les pays en développement, qui bénéficient grandement des conclusions scientifiques, ressentiraient encore plus ce retrait, ce qui pourrait nuire à la crédibilité des rapports et diviser la communauté scientifique. Une telle scission pourrait également perturber les négociations internationales sur le climat, essentielles pour les politiques climatiques mondiales.
L'éventualité d'un monde où chaque nation défend sa propre interprétation de la science climatique devient de plus en plus probable, compromettant ainsi les efforts de coopération internationale et l'efficacité de la lutte contre le changement climatique. Cela mettrait en péril la capacité de la communauté mondiale à répondre de manière coordonnée et efficace aux défis climatiques pressants.
À l'heure où la planète fait face à des défis environnementaux sans précédent, il est plus crucial que jamais de protéger et de promouvoir la recherche sur le changement climatique. En tant que citoyens du monde, nous devons nous mobiliser pour garantir que la science demeure libre et accessible à tous, car l'avenir de notre planète en dépend.