«Attention à l’impôt de trop !» : Antoine Armand met en garde Michel Barnier sur les charges des entreprises
2024-11-21
Auteur: Philippe
Une nouvelle tension se fait sentir au sein du gouvernement de Michel Barnier, alors que le projet de loi de finances pour 2025 est en cours d’examen au Sénat. Les discussions s'intensifient au sommet de l'État pour réduire rapidement un déficit public prévu à plus de 6% du PIB en 2024. Ce climat de désaccords se cristallise autour de l'augmentation des charges pour les entreprises, soulevant des inquiétudes au sein de la coalition au pouvoir.
Initialement, le gouvernement envisageait de générer 4 milliards d'euros de recettes l'année prochaine par une hausse des charges sur le travail, mais a dû revoir ses ambitions à la baisse face à la révolte des députés Renaissance. Cette révision a été portée à 2 milliards d'euros, mais malgré les efforts du président du groupe présidentiel, Gabriel Attal, de trouver un consensus lors d'un déjeuner avec Michel Barnier, aucune solution satisfaisante n'a été trouvée. Attal aurait maintenu sa position contre l'augmentation des charges, soulignant que les entreprises, déjà frappées par un climat économique difficile, ne devraient pas être pénalisées davantage.
Antoine Armand, le ministre de l’Économie, a récemment exprimé ses réserves face à ces mesures lors d’une interview accordée au Parisien. Affirmant sa préférence pour l'ancienne majorité macroniste, il a insisté sur l'importance d'une coalition où des forces politiques différentes doivent collaborer. Armand a mis en garde contre le risque d'un « impôt de trop », affirmant que les entreprises ne doivent pas devenir la variable d'ajustement dans cette conjoncture économique critique.
« Ce n’est pas en matraquant les entreprises qu’on crée de l’emploi et de la croissance », a-t-il déclaré, s’opposant à la tendance actuelle d’augmenter les impôts et de dépenser davantage. Au lieu de cela, il prône une approche de « taxer moins et travailler plus » pour stimuler l'économie. Armand encourage le gouvernement à explorer toutes les possibilités pour maintenir les allègements de charges qui ont été mis en place dans le passé.
Cependant, malgré ses critiques, il apprécie que le Premier ministre montre une ouverture à des ajustements en ce qui concerne les coupes budgétaires, ce qui pourrait inclure des réformes dans divers secteurs. Parmi ses suggestions, il a mentionné la nécessité de revoir les conditions d'assurance-chômage, d'initier un débat sur le temps de travail et de réformer le système de transport sanitaire, qui coute 3 milliards d'euros par an à l'Assurance maladie.
La situation actuelle pose donc un défi stratégique majeur pour le gouvernement, alors qu'il doit jongler entre l'impératif de réduire le déficit public et la nécessité de soutenir les entreprises dans un environnement économique difficile.