Monde

Bombardement israélien meurtrier à Beyrouth : « Personne dans l’immeuble n’a survécu »

2024-11-24

Auteur: Chloé

Le paysage désolant révélé par les décombres du bâtiment effondré à Beyrouth est difficile à supporter. Hassan, le frère de May, une victime de 62 ans, ne peut détourner le regard des secouristes qui fouillent vrillamment le site sinistré. Ce bâtiment de huit étages a été complètement détruit par une frappe israélienne au petit matin du 23 novembre. Sous les gravats reposent sa sœur, son mari octogénaire et l'un de leurs fils. « Nous parlions chaque jour. C’est insupportable, » confie-t-il, le visage marqué par la désolation et la douleur.

L'odeur âcre de la poudre mêlée à la poussière enveloppe le quartier populaire de Basta, où chiites et sunnites cohabitent. L’explosion a laissé un cratère béant à la place de l'immeuble, avec des deblais de béton et des infrastructures endommagées autour. Selon l'agence nationale d'information libanaise, cette frappe a été réalisée avec cinq missiles, des « bombes perforantes ». Le bilan provisoire fait état d’au moins 20 morts et 66 blessés, un chiffre qui pourrait grimper au fur et à mesure des recherches.

Des sources israéliennes, souhaitant garder l’anonymat, ont affirmé que la cible du bombardement était Mohammad Haydar, un haut responsable des opérations du Hezbollah, bien qu'aucune confirmation de sa mort n'ait été donnée. Le député du Hezbollah, Amin Cherri, a cependant nié qu'un dirigeant de son mouvement ait été visé. L'armée israélienne a mené cette opération sans avertissement, frappant à 4 heures du matin, surprenant ainsi les habitants dans leur sommeil. La force de l'explosion a été ressentie à plus de dix kilomètres du site.

« C’est un massacre, » s'écrie une habitante du quartier, évoquant l’injustice de cette attaque qui a coûté la vie à des civils innocents. Une trentaine de personnes résidaient dans l’immeuble touché, tandis que de nombreuses autres dans les bâtiments voisins ont été affectées par l'explosion. Parmi eux se trouvaient des familles ayant fui des zones de conflit dans le sud et l'est du Liban, notamment depuis le début de l'intensification des bombardements israéliens le 23 septembre.

Cette récente escalade du conflit a déjà coûté la vie à plus de 3 670 Libanais et a provoqué le déplacement d'environ 1,2 million de personnes. Les autorités libanaises condamnent fermement ces actions et appellent à une résolution urgente du conflit afin de protéger les vies civiles, tandis que la communauté internationale observe de près cette situation tragique.