Ryanair, la célèbre compagnie aérienne low-cost irlandaise, intervient dans les débats concernant le budget 2025 porté par le Premier ministre Michel Barnier. Ce mercredi, la compagnie a exprimé ses inquiétudes en menaçant de cesser les services dans dix aéroports régionaux français à partir du 1er janvier si une hausse significative des taxes sur le secteur aérien figure dans le budget.

Bien que la liste des aéroports concernés n'ait pas été révélée, le directeur commercial de Ryanair, Jason McGuinness, a souligné que la compagnie se préparait à réduire ses capacités de vol jusqu'à 50 % depuis et vers ces aéroports si le gouvernement persiste dans cette voie, qu'il qualifie de « courte vue ».

Actuellement, Ryanair opère dans 22 aéroports en France, dont des établissements près de Paris comme Beauvais et Vatry. La compagnie vise à transporter cette année 5,7 millions de passagers en France, ce qui représenterait une augmentation de 19 % par rapport à 2023.

Dans un contexte budgétaire difficile où le gouvernement cherche à combler un déficit plus important que prévu, un projet de loi de finances pour 2025 propose de tripler la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) ainsi qu'une augmentation des impôts sur les jets privés, pour un total d’un milliard d'euros.

Jason McGuinness a prévenu que l'augmentation des taxes pourrait avoir un impact très négatif sur le transport aérien régional, en rendant de nombreuses routes économiques non viables. Il rappelle que la rentabilité des opérations aériennes dépend largement de la capacité à offrir des prix compétitifs.

Plus inquiétant encore, le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a récemment annoncé que son entreprise limitait les capacités de vol en France et en Allemagne, suite à des augmentations fiscales dans ces pays.

Des études de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) prévoient qu'une hausse de la TSBA pourrait entraîner une diminution du trafic aérien de 2 % en moyenne sur le territoire français. Dans certains aéroports, la situation pourrait être encore plus préoccupante, en particulier ceux où opèrent des compagnies à bas coûts, dont les clients sont particulièrement sensibles aux fluctuations de prix.

Ryanair, qui a souvent été dans le viseur des critiques pour sa politique tarifaire, semble déterminée dans sa lutte contre l’augmentation des taxes qui, selon elle, pourrait nuire à la connectivité aérienne de nombreuses régions françaises. Cette menace pourrait avoir des conséquences non seulement sur les voyageurs, mais également sur les économies des régions dépendantes du transport aérien.