Budget : Bruxelles soutient les promesses françaises, mais y croit à peine
2024-11-26
Auteur: Léa
Alors que la France traverse une période de tensions politiques internes, la Commission européenne a fait un geste surprenant en validant, le mardi 26 novembre, le projet budgétaire présenté par le gouvernement de Michel Barnier. Cette approbation concerne à la fois le budget pour 2025 et le plan de redressement pluriannuel soumis par la France dans le cadre du nouveau pacte de stabilité, récemment révisé au printemps. Toutefois, il s'agit d'une indulgence qui semble naître d'un constat : éviter d'aggraver une crise européenne en pleine crise française.
Dans son évaluation, l'exécutif européen a qualifié le plan à moyen terme de Michel Barnier comme « crédible », acceptant ainsi de repousser l'objectif de ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB de 2027 à 2029, en raison des difficultés économiques actuelles. En effet, selon les prévisions transmises par la France, le déficit, prévu à 6,1 % du PIB cette année, devrait baisser progressivement pour atteindre 2,8 % en 2029, à condition que le pays respecte les engagements pris. Cependant, la dette publique continue d'inquiéter, passant de 112,9 % à 115,8 % du PIB d'ici 2029, bien loin du seuil de 60 % établi par les traités européens.
Paolo Gentiloni, le commissaire européen chargé des affaires économiques, a défendu cette décision, soulignant le courage du gouvernement à proposer une telle stratégie face à la situation politique tumultueuse en France. Néanmoins, la Commission demeure prudente, refusant d'aborder d'éventuelles réactions négatives qui pourraient résulter de la censure gouvernementale ou de modifications majeures des réformes telles que celle des retraites.
D'une manière générale, comme pour sept autres pays tels que l'Italie et la Grèce, la Commission a jugé que les plans budgétaires français sont « conformes aux recommandations », les dépenses nettes étant supposées rester dans les limites fixées.
Néanmoins, les doutes persistent. La France vise un effort budgétaire de 60 milliards d'euros, associant réductions de dépenses et nouveaux impôts, visant à ramener le déficit à 5 % du PIB d'ici 2025. Si sur le papier ces objectifs semblent prometteurs, de nombreux diplomates européens restent sceptiques quant à leur réalisation, s'inquiétant du fait que la France, tout comme d'autres pays, a souvent échoué à honorer ses engagements précédents. Cette situation crée une atmosphère d'incertitude alors que les citoyens français, anxieux face à des réalités économiques difficiles, se demandent si jamais des changements tangibles viendront réellement de ces promesses.