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Budget : Le gouvernement prêt à réduire de moitié l'effort demandé aux entreprises sur les cotisations

2024-11-17

Auteur: Philippe

Le gouvernement français fait face à un défi de taille dans la gestion de son budget. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a annoncé qu'il serait "prêt à ce que seulement la moitié, soit 2 milliards d'euros, soit demandé aux entreprises" concernant les réductions des allègements de charges patronales, qui étaient initialement fixées à 4 milliards d'euros. Cette décision vise à éviter d'alourdir le coût du travail pour les emplois au salaire minimum, prévenant ainsi une éventuelle pénalisation des employés.

Pour faire face au déficit public croissant, le gouvernement envisage de réduire les exonérations de cotisations patronales, un montant qui a doublé au cours des dix dernières années, s'élevant aujourd'hui à près de 80 milliards d'euros. Cependant, lors d'une annonce récente, le ministre de l'Économie et des Finances, Antoine Armand, a évoqué le besoin d'"atténuer" l'augmentation des cotisations patronales sur les bas salaires prévue dans le budget 2025, tout en suggérant d'autres efforts à mettre en œuvre, comme l'optimisation de la durée du travail.

Laurent Saint-Martin a également souligné la nécessité de travailler davantage pour financer la protection sociale. Il a exprimé son soutien à la proposition du Sénat demandant sept heures de travail supplémentaires par an sans rémunération pour les actifs, afin de renforcer le financement de la Sécurité sociale. Cette mesure sera discutée lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale, qui commence ce lundi.

D'autre part, la mise en place d'une TVA sociale a été vivement critiquée. Le président du Medef, Patrick Martin, a qualifié le budget actuel de "récessif" et a plaidé pour une taxe sur la valeur ajoutée sociale, avertissant qu'avec les hausses de taxes projetées, les entreprises françaises pourraient réduire leurs recrutements ou même supprimer des postes.

"Si l'on additionne les 4 milliards d'euros de réduction des allègements de charges, les 2,5 milliards d'euros transférés de l'assurance-maladie vers les complémentaires santé, et le 1,5 milliard d'euros d'économies sur les aides à l'apprentissage, cela représente 8 milliards d'euros d'augmentation du coût du travail", a souligné Patrick Martin.

Enfin, interpellé sur la proposition de TVA sociale, Laurent Saint-Martin a fermement opposé à cette idée, arguant que cela frapperait l'ensemble des consommateurs, et non seulement les entreprises. Ce débat se déroule dans un contexte de tensions économiques croissantes, alors que la France tente de faire face à une inflation persistante et aux défis d'une économie en mutation.