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Budget : Le président du Medef s'insurge contre la hausse du coût du travail et plaide pour une "TVA sociale"

2024-11-17

Auteur: Marie

Le président du Medef, Patrick Martin, a exprimé son opposition aux augmentations de taxes proposées par le gouvernement, qualifiant le budget de "récessif" lors d'une interview publiée le samedi 16 novembre dans Le Parisien. Il a averti que ces hausses pourraient entraîner une réduction des embauches et des licenciements au sein des entreprises françaises.

Selon lui, les mesures cumulées telles que la réduction des allègements de charges de 4 milliards d'euros, le transfert de 2,5 milliards d'euros des dépenses de l’Assurance-maladie vers les entreprises, ainsi que 1,5 milliard d’euros d’économies sur les aides à l’apprentissage, représentent une hausse du coût du travail de près de 8 milliards d’euros. Cela équivaut, selon Patrick Martin, aux salaires bruts annuels de 300 000 salariés.

Il a mis en garde que si les entreprises subissent une pression financière accrue, elles seront contraintes de limiter les embauches, de réduire leurs effectifs, et de ne pas pouvoir augmenter les salaires comme elles le souhaiteraient.

Comparant la surtaxe sur les grandes entreprises en France à l’annonce par le président américain élu Donald Trump de réduire l'impôt sur les sociétés à 20 %, il a souligné que cet écart favoriserait encore plus la compétitivité américaine par rapport à la France.

"Entre hausses d'impôts et création d'emplois, il faut choisir. Le budget tel qu'il se présente actuellement est clairement récessif," a-t-il déclaré, ajoutant que le gouvernement devait respecter un équilibre entre les efforts des contribuables et des réductions de dépenses structurelles de l'État.

Pour atténuer la pression sur les entreprises, Patrick Martin a proposé une "TVA sociale", en suggérant une réduction des cotisations sur les salaires d'un point, tout en augmentant la TVA d'un point, à l'exception évidente des produits de première nécessité. Il estime que cette mesure pourrait générer environ 10 milliards d'euros pour l'État tout en réduisant le coût du travail et en améliorant le salaire net pour les employés. En outre, ladite TVA serait appliquée aux importations mais pas aux exportations, ce qui renforcerait la compétitivité des entreprises françaises.

Les sénateurs centristes, acteur clé de la majorité au Sénat, ont suggéré une augmentation de la TVA et une extension du temps de travail pour équilibrer l'effort fiscal. Patrick Martin a également suggéré un arbitrage entre les retraités et les actifs, en critique de ce qu'il a qualifié de manque de courage politique du Parlement concernant l'indexation des retraites sur l'inflation.

Avec des débats en cours autour du budget, la question de l’équilibre des efforts reste cruciale pour l’avenir économique de la France, alors que les chefs d'entreprises expriment des préoccupations croissantes quant à la capacité des entreprises à investir et à croître dans un climat fiscal hostile.