Santé

Cancers et maladies chroniques : l'essor miraculeux de l’ARN messager post-Covid

2025-03-16

Auteur: Louis

La pandémie de Covid-19 a propulsé la recherche sur les vaccins à base d’ARN messager, une technologie auparavant réservée à quelques vaccins pour animaux. En utilisant un fragment d'information génétique (l'ARN messager ou ARNm, copie d'une séquence d'ADN), ces vaccins permettent de produire une protéine spécifique d'un pathogène, entraînant ainsi une réponse immunitaire efficace. Ce mécanisme, qui reste temporaire puisque l'ARN est détruit rapidement par l'organisme, s'est révélé révolutionnaire lors de la lutte contre le SARS-CoV-2.

De nombreux Français ont été vaccinés avec des vaccins à ARN messager comme Pfizer/BioNTech et Moderna, qui ciblaient la protéine Spike du virus. Cependant, cette formidable technologie pourrait également offrir des solutions contre d'autres maladies, dont les cancers. Depuis plusieurs années, des laboratoires se penchent sur le potentiel de l'ARN messager pour prévenir la récidive des cancers.

Récemment, plusieurs centaines de patients en Grande-Bretagne ont reçu un vaccin personnalisé contre le mélanome, une forme agressive de cancer de la peau. Chaque vaccin a été adapté à la signature génétique de la tumeur de chaque patient. Les résultats des essais cliniques de phase 2 étaient prometteurs, avec près de 50 % de réduction des risques de rechute ou de décès dans les trois ans. Moderna prévoit une demande d'autorisation de mise sur le marché pour son traitement dans l'année à venir.

Parallèlement, BioNTech, qui a initialement orienté ses recherches vers l'oncologie, développe divers vaccins anticancéreux (concernant des types tels que sein, prostate, tête et cou, ovaire ou poumon), avec l'objectif de lancer son premier traitement l'année prochaine. Une vingtaine d'essais cliniques sont actuellement en cours. En France, la biotech Transgene a intégré l'intelligence artificielle à la création d'un traitement immunothérapeutique pour les cancers solides de la tête et du cou, avec des résultats préliminaires encourageants présentés récemment.

L'Inserm explore aussi le potentiel des microARN, variantes plus courtes de l'ARN messager, qui pourraient s'avérer efficaces dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. En 2023, un nouveau centre de recherche sur l’ARNm a été inauguré au CHU d'Orléans pour en approfondir l'étude.

Cependant, il est essentiel de garder à l'esprit que l'ARN messager n'est pas une solution miracle. Les premiers essais d'un vaccin combiné contre la grippe et le Covid n’ont pas donné de résultats concluants. Néanmoins, un vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite, a été approuvé en France et dans l'Union européenne, ajoutant une nouvelle option de prévention à un champ qui connaissait déjà des vaccins traditionnels.

Alors que la recherche avance à pas de géant, l'impact potentiel de l’ARN messager sur la médecine moderne pourrait redéfinir nos approches face aux maladies qui nous touchent. Restez attentifs, cette technologie est sur le point de bouleverser la lutte contre de nombreuses pathologies !