Technologie

Chauffage au bois : Solution durable ou menace écologique ?

2024-10-08

Auteur: Michel

Face à l'envolée des prix de l'énergie en 2025, le gouvernement de Michel Barnier envisage d'augmenter la taxe sur l'électricité, soulevant des inquiétudes pour le pouvoir d'achat des Français. Dans ce contexte, le chauffage aux granulés de bois, ou pellets, revient au cœur des débats. "Nous sommes l'énergie du pouvoir d'achat", affirme Eric Vial, délégué général de Propellet, l'association des professionnels du chauffage aux granulés.

Récemment, malgré une hausse des coûts liée à des facteurs géopolitiques, notamment la crise en Ukraine, le prix des granulés semble retrouver un niveau de stabilité. En effet, le sachet de 15 kg s'affiche désormais entre 4,50 et 5 euros. Mais cette situation pourrait ne pas suffire à relancer les ventes, tombées de 63,2 % pour les poêles et de 74 % pour les chauffages classiques en 2023.

Cependant, des inquiétudes environnementales émergent. Le chauffage au bois est souvent perçu comme une solution renouvelable, mais peut entraîner des conséquences néfastes pour les écosystèmes forestiers. Manon Vitel, référente sur le chauffage au bois à l'Ademe, souligne que toutes les formes d'énergie ont un impact, même renouvelable, et que le chauffage aux granulés de bois doit être utilisé avec prudence. Une bonne pratique peut réduire les émissions de particules, mais un manque d'entretien et des installations inadéquates peuvent aggraver la pollution de l'air.

Dans ce cadre, la production de granulés de bois suscite des débats. Plus de 2 000 personnes ont manifesté à Creuse contre l'expansion d'une scierie en Corrèze, exprimant leurs inquiétudes quant aux méthodes de coupes rases, qui appauvrissent les ressources forestières. Eric Vial défend l'industrie, rappelant que les granulés proviennent principalement de la sciure de bois issue de la fabrication de produits en bois d'œuvre. Il assure que les granulés ne représentent que 5,8 % du bois prélevé en forêt.

En parallèle, la filière française se montre optimiste et prévoit l'ouverture de trois à quatre nouvelles usines en 2024, renforçant l'idée que les granulés de bois pourraient continuer à jouer un rôle clé dans le paysage énergétique français à condition d'être produits de manière responsable.