Santé

Chikungunya : La Réunion face à une épidémie alarmante

2025-04-02

Auteur: Jean

L'épidémie de chikungunya à La Réunion prend des proportions inquiétantes, avec près de 6 000 nouveaux cas déclarés dans la semaine du 17 au 26 mars, selon l'agence régionale de santé (ARS). Depuis août 2024, plus de 20 242 cas ont été enregistrés. Cette maladie, transmise par le moustique-tigre, provoque des douleurs articulaires et musculaires intenses. Malheureusement, elle a déjà causé la mort de deux personnes âgées, l'une de 86 ans et l'autre de 96 ans, dont l'état était déjà fragilisé par des comorbidités. L'ARS a recensé 31 cas sévères, dont 14 chez des nourrissons de moins de 3 mois, soulignant la gravité de la situation.

L'épidémie a été exacerbée par les débris végétaux laissés par le cyclone Garance, qui a frappé l'île le 28 février, favorisant ainsi la prolifération des larves de moustiques. Cela a mis les établissements de santé sous une pression considérable, surtout dans le sud de l'île, qui est la région la plus touchée. Les cabinets médicaux y subissent des périodes de saturation, illustrant l'ampleur de la crise.

« Ça n’arrête pas, » témoigne Christine Kowalczyk, présidente de l’Union régionale des médecins libéraux de l'océan Indien. « Désormais, tout le monde connaît quelqu’un qui a été infecté. » Xavier Deparis, directeur de la veille et sécurité sanitaires à l’ARS de La Réunion, estime que le nombre de cas réels pourrait être « multiplié par deux ou trois » par rapport aux 20 000 cas confirmés.

L'impact social de cette épidémie est considérable et semble être largement sous-estimé. Christine Kowalczyk critique les autorités sanitaires pour leur focalisation excessive sur le taux d’hospitalisation : « Le nombre d'arrêts maladie augmente tous les jours, et son impact sur l’activité économique se fait ressentir. » Pierrick Robert, président de la chambre de commerce et d'industrie, abonde dans ce sens.

Le pic de l'épidémie est attendu pour la seconde moitié d'avril. Pourtant, si le virus semble pour l'instant moins agressif que celui de l'épidémie de 2005-2006, qui avait fortement marqué les esprits avec 880 000 Réunionnais infectés, il est essentiel de rester vigilant. Rappelons que cette précédente épidémie avait causé 270 morts directs et de nombreux décès indirects liés à la saturation des hôpitaux. La population doit donc redoubler d'efforts pour se protéger et éviter la propagation de cette maladie.