Christine Lagarde : L'Europe doit absolument "acheter américain"
2024-11-29
Auteur: Michel
Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, insiste sur l'importance pour l'Union européenne de négocier avec les États-Unis afin d'éviter une guerre commerciale dévastatrice. Elle propose une stratégie d'achat de gaz naturel liquéfié (GNL) et d'équipements de défense américains pour apaiser les tensions croissantes entre les deux puissances.
Une nouvelle approche pragmatique nécessaire
Dans une interview accordée au Financial Times, Christine Lagarde a lancé un appel urgent, déclarant que l'UE doit se prémunir contre les conséquences économiques désastreuses d'une guerre commerciale avec les États-Unis. Alors que les menaces de Donald Trump de taxer lourdement les importations européennes se font pressantes, Lagarde prône une approche fondée sur la négociation et le compromis. Elle souligne : "Personne ne sort vainqueur d'une stratégie de représailles." Ainsi, elle propose que l'UE adopte une "stratégie du carnet de chèque", qui se traduirait par une augmentation des achats de GNL et d’équipements de défense américains non fabriqués en Europe. Ces actions pourraient non seulement apaiser les tensions diplomatiques, mais également réduire le risque d'escalade tarifaire.
Les risques d'une guerre commerciale pour l'économie mondiale
Donald Trump, qualifiant l'UE de "mini Chine" dans sa campagne, reproche à l'Europe son important excédent commercial avec les États-Unis. D'ores et déjà, il a mis en œuvre des mesures protectionnistes à l'encontre des partenaires commerciaux comme le Canada et la Chine, en augmentant les droits de douane sur leurs produits. Christine Lagarde met également en garde contre les conséquences économiques d'une guerre commerciale à large échelle, affirmant que cela pourrait mener à une "réduction mondiale du PIB". Les retombées ne se feraient pas sentir uniquement en Europe et aux États-Unis, mais pourraient également affecter l'économie mondiale dans son ensemble. L'économiste fait état d'un potentiel ralentissement de la croissance et d'un impact négatif sur l'emploi à l'échelle mondiale.
Vigilance sur les effets inflationnistes
Sur le plan européen, Lagarde reste prudente quant aux effets sur l'inflation. Elle rappelle que si les taxes douanières entraînent une hausse des prix à l'importation, l'impact net sur l'inflation reste "incertain". Cela pourrait ne se traduire que par une "légère hausse à court terme", ce qui compliquerait les efforts de la Banque centrale européenne pour stabiliser les prix dans un contexte déjà fragile.
En conclusion
Face à ces enjeux, il est impératif pour l'Europe de répondre de manière unie et stratégique. Les choix qui seront faits dans les mois à venir pourraient non seulement façonner l'avenir des relations transatlantiques, mais aussi celui de l'économie mondiale.