Sous ses arômes de fraise, de banane et de fruits de la passion, la cocaïne rose a progressivement séduit les fêtards depuis son apparition sur la scène nocturne en 2021. Ce phénomène inquiétant a été accentué par la saisie par les autorités espagnoles, en septembre dernier, de plus de 21 kg de cette drogue à Ibiza, parmi d'autres substances comme l'ecstasy et la kétéamine. Mais qu'est-ce qui se cache vraiment derrière cette drogue au doux nom ?

D'après le rapport de juin 2023 de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, la cocaïne rose a fait son entrée en France, particulièrement en Île-de-France, en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes, où elle est vendue entre 60 et 70 euros le gramme. Étonnamment, malgré son nom, la cocaïne rose n'est pas en fait une forme de cocaïne. Elle fait référence à deux composés différents avec des effets similaires. Le premier est un mélange stimulant et hallucinogène incluant la kétéamine, la MDMA et la caféine. L'autre est en fait la 2C-B, une drogue également colorée en rose, qui attire de plus en plus l'attention des autorités et des professionnels de santé.

Danger caché : hallucinations et complications graves

Consommée sous forme de poudre par inhalation intranasale, la cocaïne rose n'est pas sans risque. Les effets secondaires peuvent être dramatiques. Selon le Pr. Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse, la combinaison de kétéamine et de MDMA accroît le danger d'hallucinations, d'angoisse intense, ainsi que la possibilité de « bad trips ». Des réactions physiques graves peuvent également survenir, telles que des problèmes cardiaques, des dérangements pulmonaires, une montée de fièvre potentiellement mortelle, et des cas d'hépatite fulminante. La sensation de « k-hole », une expérience souvent décrite comme un état de mort imminente, est également une réalité à prendre en compte.

La tendance de la cocaïne rose soulève des inquiétudes croissantes parmi les professionnels de la santé publique et les forces de l'ordre, qui appellent à une vigilance accrue face à cette nouvelle drogue qui termine souvent dans les soirées festives. La prévention et l'éducation des jeunes sur les dangers potentiels de cette consommation deviennent essentielles pour éviter des tragédies dans les raves de demain.