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« Cognac en Chine : Une Décision Scandaleuse qui Met en Danger l'Industrie » : La Grève se Renforce chez Hennessy

2024-11-20

Auteur: Marie

Avant la pandémie et la crise économique mondiale, la maison Hennessy, emblème du groupe LVMH, se vantait d'une ère florissante pour le cognac, ce distillat prestigieux de la région de Charente. Fin 2019, l'économiste Bertrand Blancheton évoquait un « nouvel âge d'or » dans son essai « Cognac, la culture de la qualité ». Mais aujourd'hui, la situation a radicalement changé.

Récemment, des syndicats comme la CGT, FO et CFDT ont exprimé leur inquiétude concernant un projet « expérimental » de Hennessy. Selon eux, la société envisage d'exporter du cognac en vrac vers la Chine et propose de confier l'embouteillage à un sous-traitant sur place. Une décision qui risque de « délocaliser » une partie de l’activité, même si cela est présenté comme une solution temporaire pour contourner les surtaxes douanières imposées sur les brandys européens.

Alors que la Chine impose des exigences strictes sur l'importation des eaux-de-vie, notamment pour les contenants de moins de 200 litres, Hennessy souhaite effectuer un test en envoyant un millier de litres dans des cuves en inox avant d'atteindre des volumes d'expédition de 50 000 hectolitres d'ici 2025.

Cette mesure a suscité l'indignation parmi les employés. Mardi, entre 500 à 600 grévistes ont débrayé, soutenus par des employés des maisons Martell et Rémy Martin, ainsi que des travailleurs de l’usine de verre Verallia. Les syndicats dénoncent une « aberration » qui met non seulement en péril les emplois locaux mais aussi l’intégrité de la marque qui demeure synonyme d’artisanat français. Ils soulignent que l’embouteillage en Chine pourrait ouvrir la porte à la contrefaçon et qu’aucune garantie n’existe pour éviter les surtaxes douanières futures.

Avec des objectifs ambitieux de 600 000 caisses à produire en 2025, représentant potentiellement 9 % des ventes mondiales de Hennessy, la situation devient de plus en plus critique. Les syndicats mettent en garde : « Pékin pourrait un jour décider de surtaxer tous les contenants à sa frontière, peu importe leur taille. » Ces tensions illustrent la fragilité d'une industrie marquée par des enjeux économiques et géopolitiques grands.