Nation

Des citoyens attaquent l'État en justice pour inaction climatique : le désespoir face à la crise environnementale

2025-04-08

Auteur: Marie

« L'État n'a pas anticipé cette sécheresse, il n'a pas pris ses dispositions. » Racha Mousdikoudine se souvient de la situation critique à Mayotte en 2023. Avec d'autres citoyens, elle a décidé d'agir en exerçant un recours devant le Conseil d'État, soutenue par des associations comme Oxfam, Notre Affaire à tous, et Greenpeace. Leur but : dénoncer les « manquements en matière d’adaptation et de protection des populations » face aux effets du changement climatique.

Ce recours collectif vise à mettre en lumière les retombées dévastatrices du changement climatique. La présidente de l'association « Mayotte a soif » témoigne de la crise de l'eau qui a frappé l'archipel après une sécheresse extrême. « Avec ma famille, nous n'avions pas d'eau du robinet depuis 2016, et l'été 2023 a aggravé la situation » explique-t-elle. Racha Mousdikoudine avoue avoir parfois « pas assez d'eau pour se brosser les dents ou faire la lessive ». Ce désastre met clairement en valeur l'urgence d'une action gouvernementale efficace.

Pendant ce temps, à Lyon, Salim Poussin fait face à une autre réalité : celle des logements mal isolés qui deviennent de véritables fournaises en été. « Pendant les vagues de chaleur, rester chez moi était presque insupportable », raconte-t-il, soulignant le problème d’un parc immobilier qui nécessite des rénovations urgentes.

Non loin de là, à Le Mans, Mohamed Benyahia décrit son appartement fissuré, dont la dégradation est liée au retrait-gonflement des argiles. Il se sent « piégé », car les conditions pour être reconnu en état de catastrophe naturelle ne sont pas réunies dans sa commune.

Cette action en justice fait écho à l'« Affaire du siècle », où l'État a déjà été condamné pour sa lenteur et son inaction face à la crise climatique. Le récent Plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc) a été critiqué par le Haut Conseil pour le climat, qui a affirmé que la France n'était pas encore préparée à affronter les défis du changement climatique. Les experts pointent des financements insuffisants pour que le Pnacc puisse produire un effet réel.

Cléo Moreno, coordinatrice juridique de cette action, souligne que l'État a une obligation de protéger ses citoyens, comme le stipule la Charte de l'environnement et la Convention européenne des droits de l'homme. Les plaignants espèrent que cette démarche mettra en lumière les insuffisances du Pnacc et incitera l'État à agir rapidement.

Ils font face à un avenir incertain, mais leur détermination reflète un mouvement croissant de citoyens qui exigent une action concrète et immédiate contre l'inaction climatique. Cette démarche a désormais un cours à suivre, et si l'État n'apporte pas une réponse satisfaisante dans les deux mois, une nouvelle requête sera déposée devant le Conseil d'État.