Nation

Destitution de Macron : la proposition LFI fait débat à l'Assemblée nationale

2024-10-02

POLITIQUE - La question de la destitution d'Emmanuel Macron pour avoir « refusé de reconnaître le résultat » des élections législatives a pris une nouvelle tournure alors que la proposition des Insoumis est soumise à la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Ce mercredi 2 octobre, les députés se penchent sur ce texte controversé qui soulève des passions.

Le 17 septembre, l'Assemblée nationale a donné un premier feu vert pour cette proposition de résolution, en vertu de l'article 68 de la Constitution, qui concerne la destitution du président. Ce mercredi matin, 73 députés de la Commission des lois examineront le texte, mais ses chances d'adoption semblent minces. Pour ses défenseurs, ce projet vise à dénoncer une prétendue « fraude » dans le processus électoral et un « coup de force démocratique » orchestré par Emmanuel Macron.

Peu probable d'aboutir

Les experts s'accordent à dire que cette initiative a très peu de chances d'être adoptée, puisqu'elle requiert le soutien des deux tiers des parlementaires, y compris députés et sénateurs réunis. Le député LFI Antoine Léaument a argumenté que l'objectif n'est pas tant de destituer le président que de permettre une évaluation de la pertinence de la situation actuelle.

Le soutien d'autres groupes politiques, tels que les communistes et les ultramarins du groupe GDR, pourrait enrichir les débats alors qu'ils espèrent que les institutions maintiendront leur intégrité. La députée Émeline K/Bidi a insisté sur ce point, complétée par les écolos, qui jugent le régime « à bout de souffle » et plaident pour une réflexion sur le « présidentialisme » de la Ve République.

En revanche, le Parti socialiste a déclaré qu'il voterait « unanimement » contre cette proposition, soulignant que cette démarche pourrait en fait renforcer la légitimité d’un président qu'ils jugent déjà trop puissant.

Le Rassemblement national, dirigé par Marine Le Pen, a également condamné ce texte, le qualifiant de « manœuvre d’enfumage » de la part de la gauche. Les centristes, représentés par Olivier Serva, ont exprimé des doutes sur la pertinence même de la discussion, la qualifiant de « perte de temps ».

Dans un contexte politique déjà tendu, cette proposition de destitution pourrait raviver des tensions entre les différentes factions politiques. Si elle ne doit pas aboutir, elle n'en reste pas moins un phénomène de débat qui pourrait influencer les futures orientations politiques en France. Alors que l'indignation monte parmi les opposants au régime actuel, la question de la gouvernance et des modalités démocratiques sera plus que jamais sur la table.