Élection présidentielle en Roumanie : Marcel Ciolacu face à un candidat prorusse dans un premier tour inattendu
2024-11-24
Auteur: Julie
Une surprise de taille secoue la scène politique roumaine.
Selon des résultats portant sur 85 % des bulletins dépouillés, Calin Georgescu, un candidat prorusse, a recueilli environ 22 % des voix, se plaçant au coude-à-coude avec le Premier ministre pro-européen, Marcel Ciolacu, qui a obtenu 21,6 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle orchestrée le dimanche 24 novembre.
Ce panorama électoral surprenant, qui contredit les sondages pré-électoraux le plaçant à moins de 10 %, témoigne d'un tournant inattendu dans un pays qui a historiquement résisté aux tendances nationalistes dans la région. En effet, la Roumanie se distingue de ses voisins comme la Hongrie ou la Slovaquie, maintenant une orientation politique qui prône des valeurs démocratiques et européennes.
Des résultats inattendus.
À la fermeture des bureaux de vote, les premières heures du dépouillement prédisaient une avance pour Marcel Ciolacu, qui aurait pu croire en une victoire facile. Mais alors que les résultats continuent de tomber, la réalité pourrait bien être différente. Elena Lasconi, maire de centre-droit, est également dans la course, reflet d'une diversité politique croissante.
« Les scores sont très serrés, il n’est pas encore temps de célébrer », a déclaré Elena Lasconi, une ancienne journaliste de 52 ans reconvertie en politique, lançant un appel à la vigilance. Quant à M. Ciolacu, 56 ans, il a exprimé sa gratitude envers ses soutiens tout en soulignant l'importance de patienter jusqu'à la fin du dépouillement pour connaître son adversaire lors du second tour du 8 décembre.
Implications géopolitiques.
La poussée inattendue de Georgescu, ainsi que la possible percée de George Simion, leader de l'Alliance pour l'unité des Roumains, fait trembler les fondements politiques du pays. M. Georgescu a répondu à son succès avec une déclaration : « Ce soir, le peuple roumain a crié pour la paix. Et il a crié très fort ! » Soulignant le rôle croissant des réseaux sociaux, sa campagne virale sur TikTok a été centrée sur un appel à cesser l'aide à l'Ukraine.
Dans le même temps, George Simion, qui a été crédité de bonnes intentions selon certains sondages, ne s'est pas laissé abattre par ce premier tour, promettant de livrer « deux autres batailles », avec les législatives du 1er décembre et le second tour pour la présidentielle.
Un tournant pour l'avenir de la Roumanie.
Après plus de dix ans de présidence de Klaus Iohannis, un fervent partisan des valeurs européennes et du soutien à Kiev, cette élection représente de lourdes implications pour l'avenir de la Roumanie. Bien que le rôle présidentiel soit en grande partie protocolaire, les répercussions géopolitiques sont indéniables.
La Roumanie, avec ses 650 kilomètres de frontière avec l'Ukraine et son accès à la mer Noire, joue un rôle stratégique crucial в la région, tant pour l'OTAN, qui y déploie plus de 5 000 soldats, que pour le transit des denrées ukrainiennes. Ce contexte fait de ces élections un moment déterminant pour la Roumanie et son orientation future dans un monde de plus en plus polarisé.