Dans un projet audacieux et controversé, Elon Musk a dévoilé mercredi ses intentions de réforme radicale de l'État fédéral américain, incluant la suppression des subventions au Planning familial, des licenciements massifs dans la fonction publique, et une déréglementation extensive.

Dans une tribune parue dans le Wall Street Journal, Musk, en collaboration avec le businessman Vivek Ramaswamy, a décrit comment, grâce à l'appui d'une Cour suprême conservatrice, le président nouvellement élu Donald Trump pourrait entreprendre d'importantes coupes budgétaires, même en contournant le Congrès.

"Le 5 novembre, les électeurs ont donné à Donald Trump un mandat clair pour un changement radical, et ils y ont droit", déclarent-ils, précisant qu'ils co-dirigeront une nouvelle "commission à l'efficacité gouvernementale", qui, loin d'être un nouvel organe gouvernemental, prend une approche entrepreneuriale. "Nous taillons dans les coûts," insistent-ils.

Les signataires de cette proposition s'engagent à terminer leurs missions le 4 juillet 2026, le jour du 250e anniversaire de la Déclaration d'indépendance des États-Unis.

Elon Musk, également connu pour ses entreprises Tesla et SpaceX, a été un soutien important de Trump, et son implication soulève des questions sur les conflits d'intérêts potentiels, étant lui-même un acteur majeur au sein de l'industrie qu'il envisage de réformer.

Musk évoque des décisions récentes de la Cour suprême, dont certaines ont considérablement réduit l'autorité fédérale en matière de régulation environnementale, suggérant que de nombreuses réglementations en vigueur pourraient ne plus avoir de fondement légal et pourraient être annulées par décret présidentiel. Cela pourrait avoir un effet significatif sur l'économie, selon ses dires.

L'entrepreneur affirme que cette "bureaucratie croissante représente une menace existentielle" pour l'Amérique. Il envisage des "réductions massives d'effectifs dans la bureaucratie fédérale", tout en promettant de soutenir les fonctionnaires licenciés dans leur transition vers le secteur privé.

Par ailleurs, Musk propose de réexaminer le principe du télétravail, ce qui pourrait inciter à des départs volontaires, et de déplacer certaines agences fédérales hors de Washington pour en diminuer l'attrait.

Évaluant les coupes potentielles, Musk avance qu'environ "500 milliards de dollars" de dépenses pourraient être rapidement éliminées, en ciblant notamment les subventions à l'audiovisuel public ainsi que celles attribuées à des organisations comme le Planning familial. Lors de la campagne, il a même suggéré qu'il pourrait réduire les dépenses fédérales de 2.000 milliards de dollars, soit une baisse de 30% par rapport aux prévisions budgétaires pour 2024.

Enfin, cette stratégie soulève des inquiétudes parmi les défenseurs des droits civiques et sociaux, qui craignent que ces mesures drastiques ne portent atteinte aux services vitaux pour les plus vulnérables. Ces propositions susciteront sans doute un vif débat sur l'avenir du rôle du gouvernement aux États-Unis.