Le conseil départemental du Morbihan, qui a la tutelle des trois enfants de la djihadiste Emilie König, actuellement en prison en France, a déposé une plainte contre elle pour des violences psychologiques et physiques que ses enfants auraient prétendument subies. Cette information a été confirmée par l'avocat du département aujourd'hui.

Les enfants, dont un garçon âgé de 9 ans et des jumelles de 7 ans, auraient été « témoins d'atrocités », comprenant des scènes de décapitation et d'égorgement, selon Me Jean-Guillaume Le Mintier, l'avocat. Le témoignage de l'aîné révèle que sa mère lui aurait appris à « couper des têtes » et à « lancer des grenades ». La plainte est actuellement examinée par le Parquet national antiterroriste (PNAT).

Emilie König, âgée de 39 ans, a quitté la France pour la Syrie en 2012 et est accusée d'avoir joué un rôle dans le recrutement pour l'État islamique. Capturée par les forces kurdes en 2017, elle a été rapatriée en France en juillet 2022, où elle a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ses enfants, nés en Syrie, ont été rapatriés en janvier 2021 et placés sous la tutelle du Morbihan.

D'importants troubles psychologiques

À leur arrivée en France, les enfants ont révélé des éléments traumatisants sur leur passé aux spécialistes en charge de leur santé mentale. Selon la plainte, ils pensaient que les couteaux étaient uniquement destinés à « couper des têtes » et décrivent avoir vu des scènes de violence à la télévision. Des services éducatifs ont constaté des troubles comportementaux notables chez eux.

Le conseil départemental avait déjà signalé, dès mai 2023, des violences infligées par leur mère et des expériences traumatisantes auxquelles ils avaient assisté. L’avocat du Morbihan, Me Le Mintier, a insisté sur l'importance de reconnaître le statut de victimes pour faciliter leur réhabilitation. « Ignorer cela risque de banaliser leurs expériences horribles », a-t-il averti.

D'autre part, l’avocat d’Emilie König, Emmanuel Daoud, a nié les accusations, déclarant que les affirmations des enfants ne sont pas appuyées par les enquêtes judiciaires en cours. Il a également affirmé que depuis le début, Emilie König s'est battue pour assurer la santé et le bien-être de ses enfants, les qualifiant de « mère courage ». Ce cas soulève des questionnements complexes sur la vie des enfants de djihadistes, souvent pris entre les conséquences des actions de leurs parents et la nécessité de protéger leur santé mentale.

Ce développement continuera d'attirer l'attention des médias et du public, alors que la France cherche à gérer les conséquences du retour des anciens combattants et de leurs familles sur son territoire.