Nation

Emmanuel Macron célèbre l'héritage de Marc Bloch avec son entrée au Panthéon

2024-11-23

Auteur: Philippe

Lors d'un discours poignant le 23 novembre, Emmanuel Macron a annoncé l’entrée imminente de l’historien et résistant Marc Bloch (1886-1944) au Panthéon, en hommage à "son œuvre, son enseignement et son courage". Cette annonce coïncide avec les commémorations du 80e anniversaire de la Libération de Strasbourg, un moment emblématique de l’histoire française.

Professeur d'histoire médiévale à l’université de Strasbourg entre 1919 et 1936, Marc Bloch a profondément transformé le panorama de la recherche historique en intégrant des disciplines comme la sociologie, la géographie, la psychologie et l'économie. En plus de sa carrière académique, il était capitaine et a été décoré de la Croix de guerre pendant la Première Guerre mondiale. Son engagement patriotique l'a conduit à rester en France malgré la montée de la répression contre les Juifs.

En 1943, Bloch devient un acteur incontournable de la Résistance, occupant un rôle de leader dans la région lyonnaise. Son œuvre la plus célèbre, "L'Étrange défaite", publiée après la guerre, critique la défaillance de la France face à l'occupant nazi. Malheureusement, il fut arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et soumis à des tortures à la prison de Montluc, avant d’être exécuté le 16 juin, aux côtés de 29 autres résistants.

La famille de Marc Bloch a accueilli la décision du Président avec une grande émotion. Sa petite-fille, Suzette Bloch, a exprimé sa fierté, rappelant que son grand-père s'est consacré corps et âme à la lutte pour la liberté contre le nazisme. De nombreuses voix, tant politiques qu’historiques, réclamaient depuis des années cet hommage.

Cependant, la famille appelle à ce que "l'extrême droite, sous toutes ses formes, soit exclue de la cérémonie". Dans leur lettre au président, ils soulignent que l'œuvre de Bloch est fondamentalement antinationaliste et s'oppose à la vision simpliste du roman national.

Ce n’est pas la première fois que la présence de figures de l’extrême droite suscite des tensions lors d’hommages nationaux. Par le passé, la participation de Marine Le Pen à la panthéonisation de Missak Manouchian avait provoqué un tollé, nuançant le caractère unitaire de ces célébrations.

Emmanuel Macron, depuis son mandat, a déjà veillé à panthéoniser plusieurs figures emblématiques telles que Maurice Genevoix, Simone Veil et Joséphine Baker. Prévu pour 2025, l’hommage à Robert Badinter, le fervent abolitionniste, précédera celui de Bloch.

Les descendants du résistant souhaitent que l’hommage rendu soit à la hauteur de ses convictions, désignant une cérémonie "purement civile". Ils rappellent ainsi l’importance de respecter l’héritage d’un homme qui a sacrifié sa vie pour la liberté et la justice.