Des représentants de l'ONU ont exprimé, mardi, leur profonde inquiétude quant à la possibilité que les mêmes tactiques militaires utilisées par Israël à Gaza se reproduisent au Liban. Matthew Hollingworth, directeur du Programme alimentaire mondial au Liban, a déclaré : « Je crainds qu'une spirale de malheur ne s'installe, et nous devons absolument tout mettre en œuvre pour empêcher ce scénario pendant cette crise ». Lors d'une réunion d'information à Genève, il a appelé à une implication internationale accrue pour mettre fin à cette situation alarmante.

Un responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a aussi alerté que neuf hôpitaux libanais ont été fermés ou partiellement inaccessibles, entraînant des similitudes avec la situation dans la bande de Gaza. Ian Clarke, responsable adjoint de l’OMS pour le Liban, a averti que la promiscuité dans les abris pour les personnes déplacées et le départ de personnel médical en raison des violences risquaient d’induire l’apparition de graves maladies au Liban.

De son côté, la Qatar a annoncé l'ouverture d'un « pont aérien » pour acheminer de l'aide humanitaire, médicale et alimentaire au Liban. Selon le ministre de la santé libanais, cela représente une aide essentielle pour soulager les souffrances des Libanais, avec dix vols planifiés pour ce mois d'octobre.

En France, des efforts sont également déployés pour rapatrier les ressortissants, des places réservées sur des vols commerciaux pour les malades et les personnes vulnérables ont été annoncées, alors que 24 000 détenteurs de passeports français se trouvent au Liban, majoritairement binationaux.

Alors que l'armée israélienne se prépare à des opérations militaires au camp de Jabaliya, à la frontière nord de Gaza, un porte-parole a exhorté les civils à évacuer la zone immédiatement. Plusieurs frappes aériennes ont été constatées entre lundi et mardi, affectant le centre et le nord de Gaza, et des témoignages font état de conflits intenses notamment à Jabaliya qui reste encerclé depuis plusieurs jours.

Dans un événement tragique, un bombardement israélien à Maaysra, un village chiite proche de Beyrouth, a causé la mort de seize personnes le 25 septembre, une situation qui rappelle les attaques précédentes des forces israéliennes. Ce village a été le premier à subir un tel raid aéroportuaire dans la région au cours de ce conflit, et les tensions n'ont cessé d’augmenter depuis lors.

La déclaration du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a également fait les gros titres : « Le Hezbollah est une organisation sans chef, Nasrallah a probablement été éliminé, son successeur aussi. Cela a des conséquences majeures sur le terrain car il n'y a plus de leadership pour prendre les décisions nécessaires ». Cela soulève des interrogations sur l'avenir de ce mouvement au Liban dans le cadre de la guerre actuelle.

Par ailleurs, un raid aérien a frappé mardi un groupe de personnes près de Rafah, faisant huit victimes supplémentaires selon des sources médicales. Le bilan fourni par le ministère de la santé du Hamas fait état d’au moins 41 965 morts dans les territoires palestiniens depuis le début du conflit il y a un an, soulignant l'urgence d'un engagement international pour mettre fin aux hostilités.