Dans le quartier populaire de Prosperidad à Madrid, deux artistes de cirque cubains, Cristian, 19 ans, et Andrés, 29 ans, font leur arrivée avec quatre énormes valises au petit Hostel Thirty One. Bien qu'initialement hésitants, ces jeunes hommes, détenteurs d'un visa de tourisme, révèlent qu'ils espèrent trouver un emploi et s'installer en Espagne. Cristian exprime son désespoir face à la situation économique désastreuse de Cuba : « L'économie va très mal, il n'y a plus rien dans les magasins. » Andrés ajoute que l'Espagne, perçue comme un beau pays, est un espoir pour améliorer leur sort.

Leur histoire n'est pas isolée. Autre nouvel arrivant, Rox Will Sanchez, Vénézuélien de 29 ans, a rejoint l'auberge dix jours plus tôt. Ancien étudiant en ostéopathie à Caracas, il travaille déjà comme livreur pour Glovo, tout en louant un lit dans un dortoir à prix modique. Il témoigne : « Ici, il y a des gens de Venezuela, de Colombie, du Pérou, du Salvador et même du Yémen... Ce ne sont pas vraiment des touristes, mais des personnes en quête d'une vie meilleure. »

Cette dynamique d'immigration, encouragée par le gouvernement espagnol, semble jouer un rôle essentiel dans le redressement économique du pays. Les rapports montrent que l'Espagne a enregistré une croissance continue, boostée par l'arrivée de travailleurs étrangers qui remplissent des postes vacants et contribuent au dynamisme des différentes industries.

À l'aéroport de Madrid-Barajas, presque 500 personnes se retrouvent à passer la nuit dans les couloirs du terminal 4, témoignant d'une réalité partagée par de nombreux immigrants en quête d'opportunités. La situation actuelle pose ainsi une question cruciale : l'Espagne sera-t-elle capable de transformer cette vague d'immigration en une véritable croissance durable ? Alors que la société se transforme sous l'effet de cette nouvelle population, les défis et les opportunités s'entremêlent, promettant un avenir aussi incertain qu'enthousiasmant pour les nouveaux arrivants.