Flore Benguigui, ex-chanteuse de l'Impératrice, dénonce une « emprise » et des « humiliations » qui ont ruiné sa voix
2024-11-23
Auteur: Sophie
Il y a seulement deux mois, la nouvelle a secoué les fans d'Impératrice, le groupe de pop français en pleine ascension mondiale : Flore Benguigui, l'emblématique chanteuse du groupe, annonçait son départ dans une publication émotive sur Instagram. Elle évoquait son besoin de protéger sa santé physique et mentale, gravement affectée ces dernières années. Flore dénonçait également l'environnement toxique et injuste de l'industrie musicale, surtout envers les femmes.
Dans une interview percutante accordée à Mediapart, après une performance à l'Olympia, elle a décrit les humiliations vécues au sein du groupe. Flore révélait se sentir constamment rabaissée, écrite dans un environnement où l’emprise et l’isolement étaient omniprésents, à tel point qu’elle a perdu l'usage de sa voix.
« On m’a répétée que j’étais une mauvaise chanteuse, que je chantais faux et pas assez fort », confie-t-elle. Elle raconte la pression intense pour améliorer sa prestation, tandis que des séquences enregistrées remplaçaient sa voix en live. Pour Flore, c'était une trahison envers le public. En raison de son insécurité, elle prenait en charge des tâches additionnelles, allant de la gestion des réseaux sociaux jusqu'à l’entretien des costumes, pour maintenir sa position au sein du groupe.
Elle souligne avoir intériorisé l'idée que la souffrance était normale, expliquant : « J’en suis arrivée à penser que je ne méritais pas le succès d'Impératrice et que j'avais besoin d'être rabaissée. » Flore évoque la manipulation émotionnelle de certains membres, mélangeant gestes affectifs et moments de dévalorisation. Son témoignage dépeint un cadre de contrôle, où même ses interventions sur scène étaient minutieusement surveillées. Elle se sentait sous emprise, piégée par un environnement professionnel où elle était souvent entourée d’hommes, sans aucune pause.
Cette pression l’a conduite à une perte de sa voix pendant un an et demi, à partir de 2021. Elle a cherché de l'aide, entre examens médicaux et consultations avec des spécialistes, mais ce n'est qu'avec le soutien de sa psy qu'elle a réalisé que la source de ses problèmes n’était pas personnelle. Malgré cela, la tournée se poursuivait, et elle devait performer en quasi-playback, une expérience humiliante pour une chanteuse.
Flore relatait ses combats émotionnels, sa détresse étant évidente pour son entourage, mais sans soutien de ses collègues. Elle vivait dans une dépression, sous anxiolytiques, tentant de masquer son incapacité à chanter.
Finalement, sa voix revint, lui permettant de finaliser un dernier album, Pulsar, précipitamment achevé pour participer au festival Coachella. Cependant, Flore dénonçait une industrie de la musique obsédée par l’argent et un système déséquilibré où le manager et le label sont souvent en conflit d'intérêts, incapable de vraiment protéger les artistes.
Avant la tournée estivale, Flore a pris la décision de quitter l'Impératrice, affirmant qu’il était vital pour sa survie.
Face à ces révélations, le groupe a réagi par mail, exprimant leur tristesse et leur surprise face aux accusations : « Nous découvrons la gravité des faits et ressentis partagés par Flore. Bien que nous ayons été unis pendant neuf ans, nous sommes attristés par cette situation. Flore reste importante pour nous, tant sur le plan artistique que personnel. Cependant, nous ne reconnaissons pas les situations décrites par elle. »
Cette situation soulève des questions cruciales sur le traitement des artistes dans l'industrie musicale et rappelle l'importance de la santé mentale dans les environnements de travail créatifs.