Science

Fusion nucléaire : le réacteur français West bat un record avec 6 minutes de plasma brûlant grâce à son revêtement de tungstène

2024-09-30

Les progrès en fusion nucléaire s'accélèrent, nous rapprochant de l'éventualité d'une source d'énergie propre et pratiquement inépuisable. En imitant les réactions qui se produisent au cœur du Soleil, les réacteurs de fusion ont le potentiel de générer plus d'énergie qu'ils n'en consomment pour initier la réaction.

Depuis le début de l'année, des avancées remarquables ont été réalisées. L'efficacité de la fusion dépend de deux éléments clés : la température des atomes en fusion et la densité du plasma généré. Ces deux aspects ont bénéficié de résultats prometteurs.

Le réacteur West, un bijou de technologie, a réussi à maintenir un plasma à une température record de 50 millions de degrés pendant six minutes, une prouesse à saluer.

Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) joue un rôle essentiel dans cette aventure technologique. Situé à Cadarache, près du projet ITER, le réacteur West, anciennement connu sous le nom de Tore Supra, est doté d'un revêtement interne en tungstène.

Ce record a été atteint grâce à la combinaison efficace d'hydrogène, sous forme de deutérium et de tritium, permettant de produire de l'hélium tout en récupérant l'énergie résultante. Ce fonctionnement a conduit à la génération de 15 % d'énergie supplémentaire à partir des 1,15 gigajoules injectés, soutenu par un plasma particulièrement dense, deux fois plus que lors des essais précédents. Ce résultat est crucial : c'est cette haute température combinée à une densité élevée qui constitue la clé d'une source d'énergie fiable et durable.

Xavier Litaudon, scientifique au CEA, a exprimé son enthousiasme : "Ce sont des résultats incroyables. Nous avons atteint un régime stationnaire malgré un environnement complexe dû à la paroi en tungstène."

Le choix du tungstène comme revêtement présente des avantages, notamment sa capacité à laisser le plasma glisser, mais aussi des défis considérables. Un petit morceau de tungstène infiltré dans le plasma pourrait le refroidir et compromettre le processus de fusion. En revanche, bien qu'un revêtement en carbone soit plus simple à manipuler, il retient trop le combustible, ce qui pourrait rendre des essais prolongés risqués.

Le réacteur West est crucial pour l’avenir, servant de plateforme expérimentale pour ITER, le futur plus grand tokamak du monde, prévu pour entrer en fonctionnement en 2030. L'objectif ultime est de prouver la viabilité de la fusion nucléaire comme source d'énergie durable, propre et constante.

Cette avancée en fusion nucléaire pourrait bien transformer le paysage énergétique mondial. Imaginez un futur où l'énergie est infinie et sans impact sur notre environnement ! Les enjeux sont colossaux et les recherches promettent de grandes découvertes dans les années à venir.