À la recherche de 60 milliards d'euros d'économies pour le prochain budget, le gouvernement de Michel Barnier compte miser sur le transport aérien. Le ministre délégué aux transports, François Durovray, a récemment confirmé une hausse significative de la fiscalité pesant sur le secteur, s'adressant au directeur général d'Air France-KLM, Ben Smith, ainsi qu'aux représentants de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (FNAM).

Dans le but d'engranger « un milliard d'euros de taxation supplémentaire » chaque année, la hausse sans précédent de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) est à l'ordre du jour. Mise en place en 2006 pour financer la lutte contre le sida en Afrique, cette taxe, qui génère déjà 460 millions d'euros, pourrait désormais toucher davantage de passagers, en particulier les plus aisés voyageant en classe affaires sur de longs courriers.

Notamment, pour ces passagers, la TSBA triplerait, passant d’environ 60 euros à 200 euros. Les tarifs en classe économique seraient également impactés, avec une multiplication par huit de la taxe sur un même vol long-courrier, grimpant de 7,50 euros à 60 euros. Quant à l'aviation d'affaires, la TSBA pourrait s'élever jusqu'à 3 000 euros par passager.

Cette hausse suscite des inquiétudes au sein des compagnies aériennes. Air France, qui contribue déjà à hauteur de 30 % à la taxe actuelle, s'alarme d’un « doublement de la charge » et prédit des répercussions désastreuses pour un secteur déjà fragilisé par la pandémie. Le président de la FNAM, Pascal de Izaguirre, avertit que les nouvelles taxes, représentant déjà 40 % du prix des billets pour les vols domestiques, pourraient inciter au repli de la flotte française, dont la part de marché décline progressivement depuis vingt ans.

Des experts s'inquiètent également des conséquences sur la compétitivité des transporteurs français face à une concurrence internationale de plus en plus féroce. La part de marché des compagnies françaises pourrait tomber à seulement 37,5 %, contre 62,5 % pour les étrangers si ces mesures de taxation entrent en vigueur. Dans ce contexte, la crainte d’un renforcement des inégalités de compétition devient de plus en plus prégnante. Alors que le secteur aérien fait face à un bouleversement sans précédent, cette annonce de hausses de taxation ne laisse rien présager de bon pour l'avenir des compagnies françaises. Restez informés, car ces changements pourraient transformer votre prochain voyage en un véritable casse-tête économique.