Géorgie : Émeutes dans les rues, la présidente conteste la victoire électorale déchirante devant la Cour constitutionnelle
2024-11-19
Auteur: Léa
Un mois après la controverse des élections législatives du 26 octobre, marquées par les accusations de fraude, la tension politique en Géorgie atteint un point d'ébullition. Des milliers de manifestants se sont réunis à Tbilissi le 19 novembre pour dénoncer la victoire contestée du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, qui s'est emparé de 53,93 % des voix, garantissant ainsi 89 sièges au Parlement.
Ce scrutin a suscité une avalanche de critiques, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Les opposants accusent le Rêve géorgien de corruption et d'avoir adopté une approche autoritaire, éloignant la Géorgie de ses ambitions d'intégration dans l'Union européenne et l'OTAN. Des slogans comme « Non aux élections truquées ! » résonnent lors des manifestations, et des responsables de l'opposition exhortent la population à continuer la lutte.
Parmi les manifestants, Natela Gabiskiria, une étudiante de 20 ans, a déclaré : « Nous n'accepterons jamais les résultats d'élections truquées », affirmant son soutien à la présidente Salomé Zourabichvili, qui a saisi la Cour constitutionnelle pour demander l'annulation des résultats.
Les manifestations, qui ont dégénéré en violence, ont vu des affrontements entre la police et ceux qui bloquaient les principales artères de Tbilissi. Des membres de l'opposition rapportent que plusieurs de leurs leaders ont été victimes de violences policières. Amnesty International a exigé la libération immédiate de tous les manifestants pacifiques détenus, appelant à respecter le droit de réunion.
Salomé Zourabichvili a dénoncé des irrégularités généralisées au cours du scrutin, qualifiant le système électoral de « méthodologie russe ». Toutefois, ses accusations ont été controversées et n'ont pas été étayées par des preuves concrètes dans l’immédiat. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que 16 manifestants avaient été arrêtés pour des actes de rébellion.
L’attente est désormais sur la décision de la Cour constitutionnelle, qui doit évaluer le recours déposé par Zourabichvili. Les opinions divergent rapidement, avec des capitales occidentales demandant des enquêtes sur les allégations d’irrégularités.
La première session du nouveau Parlement est prévue pour lundi, et l'opposition refuse d’y participer, prévoyant plutôt une grande manifestation pour marquer son désaccord. La présidente a annoncé qu’elle ne signerait pas le décret convoquant cette session, tandis que le Premier ministre, Irakli Kobakhidze, a déclaré qu'il passerait outre cette démarche.
Alors que la crise politique s'intensifie, la communauté internationale regarde avec attention, prête à intervenir si la situation venait à se détériorer davantage.