Nation

Gérald Darmanin propose de "mettre fin définitivement aux 35 heures" pour stimuler la croissance.

2024-10-06

Dans une interview marquante diffusée dimanche, Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur, a évoqué des réformes controversées pour contrer le ralentissement économique en France. À l'heure où le gouvernement prépare son projet de budget pour 2025, Darmanin a affirmé qu'il valait mieux travailler davantage plutôt que d'augmenter les impôts, affirmant que cela pourrait "tuer la croissance" et engendrer le chômage.

Darmanin a proposé des mesures radicales, comme la suppression des 35 heures de travail hebdomadaire. « Mettre fin définitivement aux 35 heures » constituerait une stratégie audacieuse pour inciter à une augmentation du temps de travail des Français. Il a plaidé en faveur d'une réforme qui permettrait aux employés de s'engager sur des horaires plus flexibles, stimulant ainsi la productivité.

Dans le même temps, Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a récemment souligné la nécessité de s'assurer que les fonctionnaires respectent réellement la durée réglementaire de 35 heures. Il a mis en avant que cette mise en conformité pourrait rapporter un milliard d'euros à l'État et alléger les efforts budgétaires demandés aux retraités. Attal a ainsi dénoncé la réalité du monde du travail où de nombreux employés ne respectent pas cette norme, ce qui pose un problème économique majeur.

Darmanin a également critiqué la politique fiscale du gouvernement, mettant l'accent sur le fait qu'une pression fiscale trop forte pourrait engendrer une crise économique. « Un choc fiscal ne constitue pas une politique économique viable », a-t-il déclaré en insistant sur le fait que tout le monde finirait par être touché par de potentielles augmentations d'impôts.

Au cœur de cette discussion, l'ex-ministre a avancé plusieurs leviers d'économies pour compenser le déficit public, tels que la réforme de l’audiovisuel public et la réduction des jours fériés. Il a exprimé son désaccord avec l'augmentation des impôts sur les sociétés, une mesure qui pourrait notamment pénaliser le secteur privé déjà affaibli par la crise du Covid et la guerre en Ukraine.

Les répercussions de ces propositions sont déjà visibles dans l'arène politique. La tension entre les députés est palpable, alors que le projet de budget doit être présenté. Eric Coquerel, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a accusé le gouvernement d'instaurer une « austérité historique » en amputant les dépenses publiques de plus de 60 milliards d'euros.

Dans un contexte de mécontentement croissant et de divisions au sein du gouvernement, il semble que l’avenir des réformes économiques et fiscales en France occupera une place centrale dans le débat national dans les mois à venir. Le projet de budget pour 2025, considéré déjà comme impopulaire, sera-t-il suffisamment solide pour traverser cette tempête politique?