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Guerre au Proche-Orient : évaluer les vraies conséquences humaines à Gaza

2024-10-07

Auteur: Louis

Depuis l'attaque dévastatrice du Hamas le 7 octobre 2023, qui a provoqué la mort de 1 200 personnes, dont 37 enfants, le tir des frappes israéliennes suscite une question cruciale : combien de vies ont été véritablement perdues à Gaza ? Alors que les autorités israéliennes évoquent 7 500 blessés, le Hamas reporte un nombre choquant de victimes atteignant près de 150 000 personnes, entre morts et blessés. Peut-on vraiment nous fier à ces chiffres ?

Des données tragiques : près de 42 000 morts

Les communiqués du ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas, indiquent qu'environ 42 000 personnes ont perdu la vie à Gaza, dont 11 000 enfants, tandis que le nombre de blessés s'élève à 100 000. Les pertes continuent d’augmenter chaque jour. Ces dernières heures, une frappe israélienne sur une mosquée à Deir el-Balah, qui servait de refuge à des déplacés, a causé la mort d'au moins 21 personnes. La défense civile de Gaza signale également qu'environ 10 000 personnes sont toujours portées disparues, bloquées sous les décombres des bâtiments détruits.

La fiabilité des chiffres officiels a été mise en doute. Pourtant, le secrétariat général des Nations unies remarque que lors des précédents conflits à Gaza entre 2009 et 2021, les bilans fournis par les autorités sanitaires locales et ceux des Nations unies étaient remarquablement similaires.

L'alerte d'un expert militaire : un bilan bien au-dessus de la réalité

Guillaume Ancel, ancien officier de l'armée de l'air française et expérimenté des opérations de bombardement, propose une évaluation alternative. D'après ses calculs basés sur l'analyse des frappes aériennes, il estime que le nombre de morts pourrait être proche de 100 000, tuyautant qu'il faut également comptabiliser 3,5 fois plus de blessés, soit entre 300 000 et 400 000. Il souligne que le total officiel sous-estime amèrement la réalité des pertes humaines. Selon lui, plus de 90 % des victimes sont des civils n'ayant aucun lien avec le Hamas, illustrant ainsi un potentiel crime de guerre au regard du droit international.

Une étude alarmante : 186 000 morts envisagés

Des chercheurs se sont également penchés sur ce dilemme. Dans une lettre parue dans la revue prestigieuse The Lancet, ils ont pris en compte non seulement les morts causées directement par les bombardements israéliens, mais aussi tous les décès indirects prévus, liés à un manque de soins ou à la malnutrition. En appliquant un ratio de quatre décès indirects pour chaque décès direct, leur estimation se chiffre à 186 000 morts.

Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, souligne la crédibilité de cette estimation : "En considérant les personnes toujours prisonnières sous les décombres, les décès en cours et les futures morts en raison d'un accès restreint aux soins de santé, le chiffre de 186 000 est tout à fait réaliste." Les chiffres des pertes humaines continuent de croître, mettant en lumière les implications tragiques de cette guerre sur une population civile déjà transformée en victimes innocentes.

Ce conflit tragique est loin d'être terminé, et chaque jour, le décompte des vies perdues s'alourdit. Un appel urgent à la paix se fait sentir alors que le monde observe le tragique spectacle de l'humanité dans une de ses crises les plus profondes.