Alors que le conflit ukrainien entre dans une phase d'escalade alarmante, les discussions autour de l'envoi de militaires européens sur le territoire ukrainien, ainsi que l'implication de sociétés de défense privées, prennent de l'ampleur. Cette réactivation des débats, pour le moins sensibles et souvent classifiés, s'inscrit dans le cadre d'un éventuel désengagement américain du soutien à Kiev, attendu après l'inauguration de Donald Trump aux États-Unis en janvier 2025.

Le sujet a été d'abord soulevé par le président français, Emmanuel Macron, lors d'une rencontre entre alliés en février à Paris, mais a rencontré de fortes réticences, notamment de l'Allemagne. Cependant, le topic ne semble pas être mis de côté et retrouve de la vitalité avec la récente visite du Premier ministre britannique, Keir Starmer, en France pour les commémorations du 11 novembre.

Des sources militaires britanniques confirment que "des discussions sont en cours entre le Royaume-Uni et la France sur la coopération défensive, visant à établir un noyau solide entre les alliés européens, centré sur l'Ukraine et la sécurité continentale".

Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a également renforcé ce discours lors de sa visite à Londres le 22 novembre, insistant pour que les alliés ne "fixent pas de lignes rouges" concernant leur engagement envers l'Ukraine. Concernant la possibilité d'un déploiement de troupes françaises, il a déclaré : "Aucune option n'est écartée".

Actuellement, il n'y a pas d'autorisation officielle du ministère des Armées ou de l'Élysée pour le déploiement de troupes conventionnelles ou de sociétés privées. Néanmoins, des propositions, comme celle de la société Défense Conseil International (DCI), sont sérieusement considérées. DCI, forte de son expérience avec 80 % de ses effectifs étant d'anciens militaires, est prête à poursuivre la formation des soldats ukrainiens sur le terrain, comme elle le fait déjà en France et en Pologne. Cette société pourrait également gérer l'entretien de l'équipement militaire français envoyé à Kiev.

Un partenariat potentiel avec Babcock, une entreprise britannique opérant déjà en Ukraine, serait à l'étude pour établir des infrastructures de soutien technique, notamment pour la réparation de véhicules militaires. En mai, Babcock avait annoncé travailler sur la création d'un site de soutien technique en Ukraine, ce qui souligne l'intensification de l'engagement militaire en Europe. Les implications de ce lien entre les nations alliées pourraient avoir des répercussions significatives sur la dynamique de la guerre, mais aussi sur la stabilité de la sécurité en Europe à long terme.