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Guerre en Ukraine : un point sur la situation cette semaine

2024-10-06

La guerre en Ukraine n'a jamais été aussi intense, et la bataille des drones entre la Russie et l'Ukraine est un symbole de l'escalade actuelle. Selon un rapport d'un think tank britannique publié en mai 2023, les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, un chiffre alarmant qui représente plus de 300 drones par jour. En comparaison, l’armée française n'a qu'un peu plus de 3 000 drones dans ses rangs.

Des deux côtés, les forces ukrainiennes et russes utilisent principalement des drones civils bon marché, disponibles en grande quantité. Ces UAV (véhicules aériens sans pilote) sont utilisés pour observer le champ de bataille, guider les troupes et coordonner les tirs d'artillerie. Certains drones sont même modifiés pour transporter des charges explosives, ciblant les positions ennemies.

Les drones-kamikazes ont également un rôle clé dans ce conflit. Œuvrant sans objectif précis, ces UAV russes, comme les Lancet-3 et les Shahed-136 d'origine iranienne, représentent une menace sérieuse. Pendant ce temps, l'Ukraine montre son ingéniosité avec des drones maritimes non conventionnels, utilisant des kayaks télécommandés chargés de 450 kilos de TNT.

Alors que l'Ukraine a considérablement développé sa capacité de production de drones, la Russie rencontre des difficultés en raison des sanctions occidentales. Cependant, des informations récentes révèlent que Moscou serait en train d'installer une usine pour produire des drones-kamikazes sur son territoire, s'approvisionnant en composants iraniens.

Les ressources militaires demeurent un point critique pour les deux pays. Les estimations actuelles des stocks de missiles russes sont incertaines. Cependant, le renseignement ukrainien indique que le pays aurait encore plus de 900 missiles balistiques ou de croisière en stock. Tandis que la production mensuelle de missiles semble tourner autour de 100 unités, la Russie continue de se procurer de l'équipement militaire à l'étranger, notamment en Iran et en Corée du Nord.

D'un autre côté, l'Ukraine a récemment reçu ses premiers chasseurs F-16, tant attendus, marquant un tournant potentiel dans le conflit. Ces avions, fournis par plusieurs pays alliés, ont été salués par les responsables militaires ukrainiens comme un moyen d'améliorer les chances de survie des forces ukrainiennes sur le terrain. Toutefois, la sécurité de ces appareils a été mise à mal lors d'un incident où un de ces chasseurs s'est écrasé, entraînant la mort de son pilote.

Dans le cadre du soutien international, les États-Unis demeurent le donateur le plus généreux, avec plus de 75 milliards d'euros d'aide, pourtant le soutien semble diminuer. Un rapport de l’Institut Kiel suggère une baisse des engagements financiers des alliés entre août 2023 et janvier 2024. Le soutien des pays voisins d’Ukraine, en particulier les États baltes, reste essentiel mais la France, à la traîne, n’a engagé que 0,07 % de son PIB dans cette guerre.

Enfin, la tension grandissante entre l'Ukraine et la Pologne est préoccupante, notamment en raison du transit des céréales ukrainiennes. Les agriculteurs polonais manifestent pour bloquer les importations des céréales ukrainiennes, faisant exploser les tensions internes. Le président ukrainien a suggéré que ces conflits internes témoignent d'une érosion de la solidarité envers son pays, soulignant que seul Moscou pourrait se réjouir de ces désaccords.