La nomination de Patrick Hetzel au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le 21 septembre, a provoqué une onde de choc au sein de la communauté scientifique et du monde politique. Ancien directeur général de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP), Hetzel est connu pour ses prises de position controversées qui souvent vont à l'encontre du consensus scientifique. Son soutien vocal à l'hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19 et ses efforts pour maintenir le remboursement de l'homéopathie sont des exemples notables de ses opinions divergentes.

Des figures controversées, telles que Silvano Trotta et Florian Philippot, ont exprimé leur soutien à Hetzel, le qualifiant même de « fan » du professeur Didier Raoult. Fort de son expérience gouvernementale, Hetzel a montré une forte opposition à l’obligation vaccinale, en prenant position contre plusieurs mesures de santé publique durant la pandémie, ce qui a suscité l'indignation chez de nombreux experts.

Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML-S), insiste sur le fait qu'un ministre de la Recherche doit avoir des positions conformes à la science, déclarant : "On n'en peut plus de ces nominations qui vont à l'opposé de ce que doit être la fonction." Pierre Ouzoulias, archéologue et vice-président du Sénat, a également critiqué Hetzel, notant que tout professeur d'université doit s'engager à respecter une certaine forme de rationalité.

L'opposition d'Henzel à des mesures essentielles telles que le port du masque à l'école et le pass sanitaire est bien documentée. En avril 2020, il a plaidé pour l'utilisation temporaire de l'hydroxychloroquine malgré l'absence de preuves scientifiques solides pour justifier son efficacité. À la suite de ce plaidoyer, plusieurs études ont confirmé l'inefficacité de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, remettant en question la crédibilité scientifique de ses arguments.

Sa posture sur l'homéopathie a également soulevé des inquiétudes. En 2020, il a soutenu un amendement visant à créer un organisme dédié à l'évaluation des médecines alternatives, y compris l'homéopathie, qui est maintenant considérée comme inefficace par de nombreuses autorités sanitaires. Les critiques de sa position se sont intensifiées, avec des experts affirmant que soutenir l'homéopathie pourrait détourner les patients d'approches thérapeutiques valables et basées sur des données probantes.

Au-delà de ces questions de santé publique, Hetzel a également soulevé la controverse lors des débats sur les dérives sectaires, en remettant en question les fondements même de la science et des pratiques médicales. Ses déclarations laissent entrevoir une tendance anti-système, qui ne fait qu'accroître les inquiétudes quant à son approche en tant que ministre de la Recherche.

En somme, la nomination de Patrick Hetzel à un poste aussi influent soulève des questions fondamentales sur la direction que pourrait prendre la recherche et les politiques de santé en France. La communauté scientifique reste vigilante face à ce tournant qui pourrait avoir des conséquences durables sur la confiance dans les décisions basées sur des preuves.