Technologie

« Il est crucial de ne pas redonner le contrôle du secteur automobile aux constructeurs »

2025-04-04

Auteur: Jean

Le scandale Volkswagen en 2015, révélant les fraudes sur les émissions de ses voitures diesel, a mis en lumière l’urgence d’un regain de contrôle politique sur le secteur automobile. Face à ces événements, il était évident que l’approche trop favorable aux entreprises avait considérablement diminué la capacité des autorités publiques à réguler ce secteur essentiel. Après des années de coopération malheureuse entre les fabricants et les instances de la Commission européenne, une méfiance palpable s’est installée vis-à-vis des industriels. Le gouvernement a osé imposer des normes sur les émissions des véhicules, défiant les constructeurs qui tentaient de faire valoir leur impact économique en présentant ces exigences comme irréalistes.

Pour renforcer la légitimité de leurs décisions, les autorités ont depuis élargi le processus d'élaboration des politiques publiques pour inclure d'autres parties prenantes, notamment des ONG environnementales qui avaient longtemps été mises de côté. Une expertise alternative s'est développée à l’échelle européenne et nationale, permettant de contrebalancer l'influence des industriels, rendant ainsi le processus de décision plus transparent et équilibré.

Nuances et défis

Cette nouvelle direction a débouché sur un enchaînement de revers pour le lobby automobile, culminant avec l'adoption du règlement européen du 19 avril 2023, interdisant l’immatriculation de nouveaux véhicules thermiques d’ici 2035. Ce changement a effectivement marqué un shift vers l’électrique. De nombreux industriels, tels que Carlos Tavares, se sont engagés dans cette transition, plaidant pour son succès, motivés par l’urgence climatique.

Cependant, la route vers l'électromobilité s’est avérée semée d’embûches. Une fraction significative de la classe politique a commencé à dénoncer le véhicule électrique comme un symbole de la "déconnexion" entre les instances européennes et la réalité économique affrontée par les entreprises et les citoyens. Les critiques fusent : coût excessif, dépendance vis-à-vis de fabricants chinois, problèmes liés à la production des batteries, et exigences de matériaux stratégiques devenus difficiles à obtenir.

Dans ce climat de méfiance, les gouvernements européens doivent jongler entre la nécessité de respecter les engagements environnementaux et les inquiétudes croissantes des consommateurs et des professionnels du secteur. La question qui se pose est : comment trouver un équilibre entre transition écologique et viabilité économique, tout en veillant à ce que la voix des citoyens ne soit jamais étouffée dans le processus ?