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Immobilier : Quel avenir pour l'investissement locatif en France ?

2024-10-03

Auteur: Jean

Le marché immobilier français traverse une période difficile. En 2022, la combinaison de la hausse des taux d'intérêt et de l'accès restreint au crédit a conduit à une désertion franche des investisseurs. « Avant 2022, l'investissement locatif représentait entre 25 % et 30 % des achats, tandis qu'aujourd'hui, ce chiffre est tombé en dessous de 20 % », souligne Yann Jéhanno, président du réseau d'agences Laforêt.

La situation est exacerbée par de nouvelles réglementations qui augmentent les charges pour les propriétaires bailleurs. L'encadrement des loyers dans certaines grandes agglomérations réduit la rentabilité des investissements, tandis que la retrait programmée des logements énergivores du marché locatif suscite des inquiétudes. Depuis le 24 août 2022, les loyers des logements de classe F et G sont gelés, et à partir du 1er janvier 2023, les logements les plus énergivores (classés G +, au-delà de 450 kWh/m²/an) ne répondront plus aux normes de décence.

À partir de janvier 2025, les propriétés classées G ne pourront plus être relouées, suivies par celles en classe F en 2028, et enfin les logements classés E en 2034. Le Premier ministre, Michel Barnier, a néanmoins évoqué la possibilité d'adapter ce calendrier, laissant entrevoir un avenir incertain.

La fin du dispositif d'investissement locatif Pinel, qui offrait des avantages fiscaux en contrepartie de loyers abordables et d'engagements de durée, a également poussé de nombreux investisseurs à se détourner de la construction neuve. Pendant les meilleures années du cadre Duflot-Pinel, la moitié des logements neufs était acquis pour être mis en location.

Cependant, tous les signaux ne sont pas négatifs pour les bailleurs. Selon Souheil Yansi, cofondateur des Secrets de l’immo, « la demande locative est plus forte que jamais, et mécaniquement, cela entraîne une hausse des loyers, sauf dans les villes où ils sont réglementés ». Actuellement, il ne faut en moyenne qu'une semaine pour trouver un locataire, soit quatre jours de moins que précédemment. Des hausses spectaculaires des loyers ont été observées entre 2018 et 2023, même dans des zones moins tendues comme la Charente-Maritime ou le Lot-et-Garonne, avec des augmentations atteignant 21 % cette année.

Dans des villes comme Rouen (+ 9 %), Brest (+ 7 %) et Metz (+ 6 %), l'augmentation est également notable. « La pénurie locative, autrefois confinée aux grandes métropoles, est désormais générale, ce qui complique le recrutement pour les entreprises et le logement des nouveaux arrivants », déplore Yannick Borde, maire de Saint-Berthevin (Mayenne). Les propriétaires bailleurs peuvent investir sereinement sans craindre de voir leurs logements vacants. De plus, en réalisant un investissement locatif judicieux, on peut escompter des rentabilités nettes de l'ordre de 3 % à 5 % par an, selon Pierre-Emmanuel Jus, directeur délégué de Maslow.immo, spécialiste de l’investissement locatif.

Face à cette précarité, la recherche de solutions durables et innovantes pour le secteur immobilier devient cruciale. Alors, l'investissement locatif en France est-il vraiment en danger ? Ne manquez pas notre analyse des prochains développements sur ce sujet brûlant !