
« J.D. Vance remet en question les plans de Donald Trump contre les Houthis : un refroidissement dans l'Administration ? »
2025-03-25
Auteur: Michel
Alors que des désaccords entre Donald Trump et son vice-président J.D. Vance sont rares, une réticence récente a suscité des interrogations. Le 24 mars, lors d'une conversation privée dévoilée par erreur, le rédacteur en chef du magazine The Atlantic, Jeffrey Goldberg, a relayé des échanges entre plusieurs hauts responsables de l'administration concernant une opération militaire prévue contre les Houthis, un groupe soutenu par l'Iran qui perturbe le trafic maritime dans la mer Rouge.
La rencontre a eu lieu au sein d’un groupe de discussion composé de dix-huit personnalités influentes, dont Michael Waltz, conseiller à la Sécurité nationale, Marco Rubio, secrétaire d'État, et Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national.
Dans ce cadre, J.D. Vance a exprimé de vives réserves sur la nécessité de mener ce type d'opération. Son message, envoyé à 8h16, reprend ses doutes : « Je pense que nous commettons une erreur. 3 % du commerce américain passe par le canal de Suez. 40 % du commerce européen y transite. Il existe un risque réel que le public ne comprenne pas cela ni pourquoi c'est nécessaire. La raison principale de cette démarche est, comme l’a dit le président, d’envoyer un message. » Cette déclaration marque un tournant pour Vance, qui, après avoir été un critique acerbe de Trump, avait peu varié de sa ligne pro-Trump depuis qu'il a rejoint l'administration.
Dans la discussion qui a suivi, Vance a également souligné les implications économiques de l’opération, évoquant un « risque d’augmentation des prix du pétrole », allant jusqu'à suggérer qu'un report de l'opération d'un mois aurait permis d'analyser la situation de manière plus approfondie.
Les répliques au sein du groupe ont été vives, certains, comme Pete Hegseth, exprimant leur soutien à Vance tout en reconnaissant les risques d’une impression de faiblesse ou d'indécision dans le cas d'un report de l'opération. Vance, clairement préoccupé par l'idée de « sauver la peau des Européens », a affirmé : « Si vous pensez que nous devrions le faire, allons-y. Mais je déteste juste l’idée de le faire pour eux. »
D’un autre côté, Stephen Miller a conclu en rappelant que le président avait donné son feu vert, tout en insistant sur la nécessité de s'assurer que l'Europe et l'Égypte comprennent les attentes américaines.
Brian Hughes, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a confirmé l'authenticité des échanges révélés, tandis que le porte-parole de JD Vance a minimisé ces divergences d’opinions, affirmant que le vice-président soutenait fermement la politique étrangère de l'administration et qu'ils avaient ensuite convenu d'une position commune.
Cette situation soulève des questions sur la cohésion au sein de l'administration Trump à un moment où des tensions internationales s’intensifient, notamment avec l'Iran. Le débat interne pourrait bien refléter des fissures sous-jacentes qui, si elles n'étaient pas abordées, pourraient avoir des conséquences à long terme, tant pour la stratégie américaine au Moyen-Orient que pour la dynamique politique interne.