De nombreuses scènes essentielles ont été éliminées du montage final de Joker 2, suscitant de vives critiques depuis sa sortie. Alors que le premier film, sorti en 2019, avait raflé 1 milliard de dollars au box-office mondial, ainsi qu'un Lion d'Or à la Mostra de Venise et deux Oscars, la suite, intitulée Joker : Folie à Deux, semble avoir manqué le coche.

Le film, qui met en vedette Lady Gaga aux côtés de Joaquin Phoenix, a réalisé un démarrage décevant, avec des chiffres bien inférieurs à ceux de son prédécesseur, surpassés même par le controversé Morbius de Sony en 2021. Ce résultat inattendu pour Warner Bros. alimente les spéculations sur le choix créatif derrière le film, d'autant plus que plusieurs séquences importantes avec Harley Quinn ont été coupées.

Des scènes coupées : un manque à gagner créatif

Les critiques ont rapidement souligné l'absence de plusieurs moments clés aperçus dans les bandes-annonces. Contrairement à d'autres productions, les absences ne peuvent pas être simplement justifiées par un montage insatisfaisant ; elles semblent précisément liées au personnage de Harley Quinn. Bien que la performance de Lady Gaga ait été acclamée, son personnage, pourtant central, perd rapidement de sa substance au fil du récit, ce qui a frustré de nombreux fans.

Des scènes majeures, notamment celles où Harley (ou Lee Quinzel) explore sa transformation en folie, sont clairement absentes. Des séquences embrassant une atmosphère rappelant le premier Joker, comme une rencontre dans un ascenseur ou des descentes d'escaliers emblématiques, semblent avoir été retirées du film.

Une danse énigmatique devant le tribunal, où Harley apparaît manifestement enceinte, soulève aussi des questions sur l’intrigue. Ce contraste entre l'attente créée par la promotion et la réalité du film final interroge également les intentions de Todd Phillips, le réalisateur.

Une histoire complexe foulée au pied

Les indices visuels présents dans la promotion suggèrent pourtant une arc narratif considéré pour Harley. Todd Phillips aurait pu vouloir tisser un lien entre son parcours et celui d'Arthur Fleck dans le premier film, créant ainsi des parallèles émotionnels. Malheureusement, la version finale semble avoir abandonné cette idée au moment crucial de l’histoire.

À la fin du procès d'Arthur, le parcours de Harley s'interrompt dramatiquement, limitant ainsi le développement de son personnage. Lorsqu'elle fait une apparition dans l'appartement d'Arthur, la scène reste en surface, l'exploration psychologique de Harley étant jugée insuffisante. Cette conclusion brutale laisse les spectateurs désireux d'en savoir plus sur ce personnage complexe et chaotique.

L'éventuelle transformation de Harley pourrait avoir été un fil conducteur passionnant, et certaines images de tournage montrent le personnage dans des moments de danse, symbolisant une descente progressive dans la folie, similaire à celle d'Arthur. Cette idée sous-entendait qu'elle aurait pu prendre la relève dans cet univers troublant, continuant l'héritage du Joker.

Enfin, cette réévaluation du personnage pourrait bien être une tentative de Phillips de diriger l'attention vers Arthur, mais elle a aussi suscité des regrets quant à la perte d'une exploration plus profonde de Harley. Dans ses déclarations au média Entertainment Weekly, le réalisateur a reconnu avoir supprimé des scènes importantes pour préserver une vision globale précise, ce qui laisse une grande part de mystère sur ce qui aurait pu être un film encore plus riche sur les complexités de ces deux personnages emblématiques.