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La Bourse de Paris en chute libre : les tensions politiques sèment le trouble

2024-11-27

Auteur: Julie

La Bourse de Paris connaît une forte baisse ce mercredi, alors que les investisseurs se détournent des actifs français face à l'incertitude politique qui entoure le budget de l'année 2025. L'indice phare, le CAC 40, a chuté de 73,76 points, soit 1,03%, atteignant 7.121,67 points à 09H50.

La veille, le CAC 40 avait déjà enregistré une baisse de 0,87% pour clôturer à 7.194,51 points, son niveau le plus bas depuis le 7 août. Cette situation reflète les craintes des investisseurs concernant l'avenir économique de la France dans un contexte politique instable.

L'attention se concentre particulièrement sur le marché obligataire, où l'écart entre les taux d'emprunt français (3,04% vers 09H50) et allemand (2,17%) à dix ans a atteint des sommets inédits depuis 2012. Ce phénomène souligne l'inquiétude grandissante des acteurs du marché quant à l'approbation du budget et la pérennité du gouvernement actuel dirigé par Michel Barnier.

Xavier Chapard, stratège chez LBP AM, indique que "les risques demeurent élevés à l'approche de la fin de l'année, avec des possibilités de blocage du budget et un éventuel renversement du gouvernement Barnier". Celui-ci a pour objectif de réduire le déficit public de 6,1% en 2024 à 5% en 2025, avec une ambition de descendre sous la barre des 3% d'ici 2029, un plan qui a été validé par Bruxelles.

Pour parvenir à ces fins, le gouvernement envisage d'utiliser l'article 49.3 de la Constitution, permettant ainsi d'adopter les budgets de la Sécurité sociale et de l'État sans vote. Toutefois, cette manœuvre pourrait entraîner le dépôt d'une motion de censure par la gauche, avec le soutien potentiel du Rassemblement National, un parti d'extrême droite.

En parallèle, une commission mixte paritaire réunissant sept députés et sept sénateurs tentera de trouver un accord sur le budget de la Sécurité sociale pour 2025.

Les tensions sont exacerbées par l'annonce imminente de la notation de la France par l'agence S&P Global Ratings, où l'on s'attend à une possible dégradation de la perspective de note à négative, à l'instar des autres agences de notation. En octobre, Moody's et Fitch avaient déjà maintenu la note de la France avec une perspective négative.

Outre ces préoccupations internes, les marchés restent influencés par les anticipations sur les politiques de l'administration Trump qui prendra ses fonctions en janvier. Selon Chapard, "le retour de la politique commerciale comme levier dans les négociations internationales pourrait renforcer la domination des actifs américains par rapport à leurs homologues européens".

À Wall Street, le S&P 500 a clôturé sur un nouveau record annuel (+0,57%), avec des gains cumulés allant de 19% à 27% depuis le début de l'année, alors que le CAC 40 accumule une perte de plus de 5% dans le même temps.

Les investisseurs se concentreront également sur l'indice d'inflation PCE aux États-Unis pour le mois d'octobre, qui est considéré comme un indicateur clé pour la Réserve fédérale. Par ailleurs, la publication des demandes hebdomadaires d'allocations chômage et les révisions du PIB pour le troisième trimestre seront également scrutées de près.

Cette dynamique incertaine sur les marchés souligne le besoin croissant de stabilité politique en France pour regagner la confiance des investisseurs.