Divertissement

Les Frissons Envoûtants du Cinéma Français

2024-11-26

Auteur: Marie

Une Nouvelle Vague de Terreur

Sans faire appel aux clichés d'horreur à base de tronçonneuses et de zombies décomposés, le cinéma français a récemment redoublé d'imagination pour terrifier le public d'une manière plus personnelle et significative. Avec le palmarès de la Palme d'Or en 2021, le body horror audacieux *Titane* de Julia Ducournau dépeint le récit dérangeant d'une tueuse en série… enceinte d'une Cadillac, un mélange provocateur de monstres et de maternité. En 2023, le film visionnaire *Le Règne animal* de Thomas Cailley propose une fable écologique troublante où un virus transforme l'homme en insecte, tandis qu'un an plus tôt, le film *Vermines* de Sébastien Vanicek déversait une pluie d'araignées terrifiantes sur une ville en forme de camembert. Ces œuvres, inspirées par des géants du cinéma comme Cronenberg, De Palma ou Tarantino, ont non seulement captivé le public mais ont également franchi les 150 000 entrées, un vrai succès pour le cinéma français.

La Montée des 'French Frayeurs'

Alors que la vague des « french frayeurs » des années 2000 – des films emblématiques tels que *Haute tension* (2003), *À l'intérieur* (2007), et *Frontière(s)* (2008) – n'avait guère trouvé de continuité, cette montée actuelle du frisson semble vouloir s'ancrer durablement dans le cœur des cinéphiles. Le calendrier des sorties est riche en promesses : le western fantastique *Animale* d'Emma Benestan le 27 novembre, la comédie d'horreur inspirée d'Almodóvar, *Les Femmes au balcon* de Noémie Merlant le 11 décembre, et le film d'anticipation *Planète B* d'Aude Léa Rapin le 25. Selon le producteur Thierry Lounas (Capricci) et fondateur de la revue *Sofilm*, « Les succès s'accumulent suffisamment pour compenser les échecs et poursuivre sur cette voie innovante. La langue française ne semble plus être un frein aux spectateurs ».

Soutien aux Cinéastes et Évolution du Genre

Depuis près de dix ans, les résidences Sofilm de genre, en collaboration avec la région Grand-Est qui a lancé le label *Frissons en Grand Est*, offrent des opportunités uniques aux cinéastes. Ils peuvent développer leurs projets en enrichissant leur univers visuel et musical avec des scénaristes, des compositeurs et des superviseurs VFX. Les projets les plus aboutis sont ensuite présentés à des financeurs influents tels que Canal+ (déjà partenaire des précédentes vagues de « french frayeurs »), Arte et le distributeur Goodfellas (anciennement Wild Bunch International).

Un Cinéma en Réflexion sur la Société

Cette double révolution dans le cinéma d'horreur démontre que « le cinéma horrifique doit désormais traiter des grands enjeux de société, car le monde lui-même est un genre en constante évolution, avec de nouvelles histoires à raconter tous les trois mois », souligne Thierry Lounas. Des anciens résidents de ces programmes, comme Just Philippot – dont le film *La Nuée* est un drame rural teinté de fantastique, ou encore *Acide*, explorant les conséquences d'une catastrophe climatique – et Stéphan Castang avec son film *Vincent doit mourir*, apportent tous deux une touche française à la façon de traiter la réalité sociale et économique sous l'angle du fantastique.

À Venir : Frissons et Réflexions

Les productions actuelles promettent donc non seulement de faire frissonner, mais aussi de réfléchir et d'engager les spectateurs au cœur de problématiques contemporaines passionnantes.