Divertissement

La fabrique des zombies vivants à Haïti : "La zombification vous condamne à pire que la mort", révèle un médecin légiste

2024-10-09

Auteur: Sophie

Plongée dans un mythe d’une cruauté terrifiante, Haïti est le témoin d'une pratique sombre où des sociétés secrètes proposent une justice alternative parfois mortelle. L'archéologue et médecin légiste Philippe Charlier a permis d'éclairer ce phénomène, comme il l'a expliqué dans une interview avec France Inter.

Dès les années 1970, certaines études indiquent que des "chamans" utilisaient une potion pour simuler la mort de leurs victimes. Ce prétendu miracle vaudou permettait à ces sorciers de punir les Haïtiens en les enterrant vivants, en leur infligeant une punition extrêmement sévère. Les estimations font état de 1000 à 1500 individus victimes de cette zombification dans l'île, selon des informations relayées par 20 minutes.

Au cœur de cette pratique, la société bizango joue un rôle crucial. Ces descendants d'esclaves reconnaissant le culte vaudou sont spécialisés dans ce que l'on appelle la "justice parallèle". Lorsqu'un individu veut se venger, il doit subir un interrogatoire répétitif, durant lequel il exposera à plusieurs reprises ses griefs ainsi que sa propre innocence.

La zombification commence souvent de manière insidieuse. Un matin, la victime ressent de vives démangeaisons liées à une "poudre à zombie" qui l’a été appliquée à son insu. Cette poudre - un mélange de substances urticantes, de neurotoxiques et d'une fine poussière d'os - est préparée par un sorcier vaudou. En se grattant, la victime crée des lésions sur sa peau, permettant aux toxines de pénétrer son système et de la plonger dans un état proche du coma.

Les opérations sont orchestrées avec un soin terrible. Deux témoins, souvent complice ou sous pression, sont nécessaires pour signer un certificat de décès. Le plaignant est ensuite enfermé dans un cercueil, conçu pour masquer son état, et enterré le jour même. La victime, consciente de tout, voit et entend ses propres funérailles, mais ne peut pas bouger ni appeler à l'aide.

Ainsi, dans cette croyance vaudou, la mort n'est qu'un prélude à une existence encore plus atroce sous forme de zombie. Mais curieusement, certains sont retrouvés et réanimés grâce à un antidote administré par les sociétés secrètes qui les ont condamnés. Ce cycle de vie et de mort surprenant évoque des questions éthiques profondes sur la justice, la souffrance et la résilience de l'esprit humain face à l'inexplorable mystère du vaudou.